« Les attentats à la bombe mettent les « organisations mercenaires » en pleine lumière »

Bombings Bring U.S. ’Executive Mercenaries’ Into the Light
|Los Angeles Times->http://www.latimes.com/] (États-Unis)

[AUTEUR] William D. Hartung est membre du World Policy Institute et coauteur du livre à paraître Power Trip : U.S. Foreign Policy After September 11th.

[RESUME] Vous n’avez sans doute jamais entendu parler de Vinnell Corp. avant les attentats de Riyad qui ont tué neuf de ces employés. C’est la deuxième fois que Vinnel est visé en Arabie saoudite après l’attaque de 1995 contre leur bureau. À chaque fois, ces attaques sont présentées comme des « attaques aveugles » par des officiels américains alors qu’elles sont brutalement logiques : Vinnell entraîne la Garde nationale saoudienne, la garde prétorienne des Séoud, leur dernière défense contre l’opposition interne.
Vinnell était à l’origine une petite entreprise de bâtiment californienne, mais après la Seconde Guerre mondiale, elle a été mêlée à des actions militaires en fournissant des armes à Tchang Kai-Chek contre les communistes chinois, puis à servi de couverture à des agents de la CIA. La compagnie a ensuite construit les bases militaires états-uniennes au Vietnam puis, en 1975, elle a été chargée d’entraîner la Garde nationale saoudienne. Sous l’administration Reagan, elle a développé son action dans le pays pour lutter contre l’opposition aux Séoud.
Maintenant que Donald Rumsfeld propose de réduire la présence militaire états-unienne en Arabie saoudite, il faut également réduire la présence des compagnies militaires privées et s’intéresser aux actions dans le monde de Vinnell, DynCorps et Halliburton. En effet, la privatisation de notre politique étrangère n’est pas une bonne chose pour notre démocratie et pour notre réputation dans le monde.

« Donner à Taiwan un statut à l’OMS »

Give Taiwan WHO status
International Herald Tribune (États-Unis)

[AUTEUR] Eugene Chien est ministre des Affaires étrangères de la République de Chine (Taiwan).

[RESUME] L’épidémie de SRAS qui ravage l’Asie démontre le besoin d’une coopération complète de la communauté internationale en matière de santé.
En raison du grand nombre de voyageurs et d’échanges commerciaux passant par son territoire, Taiwan est en première ligne face au SRAS avec 281 cas suspectés et 34 morts. Taiwan a un gouvernement démocratique élu qui a mis en place un système d’assurance santé, un réseau national de traitement médical, développé une capacité de recherche médicale et a fourni une aide humanitaire médicale dans de nombreuses parties du monde. Toutefois, comme tout pays, Taiwan est vulnérable face à une épidémie soudaine et nouvelle. Malheureusement, pour des raisons politiques, Taiwan ne peut pas participer au système d’alerte de l’OMS. En effet, l’Organisation Mondiale de la Santé est une agence de l’ONU et la République populaire de Chine s’oppose à toute reconnaissance de Taiwan par l’ONU.
Quand le SRAS est apparu dans notre pays, l’OMS a mis plusieurs jours à traiter les données que nous leur avons envoyées, nous a classé comme une province chinoise et a refusé de nous fournir une assistance avant les premiers morts. Une intervention plus rapide aurait peut-être permis de sauver des vies. On peut regretter que la République populaire de Chine préfère voir souffrir le peuple de Taiwan plutôt que de nous laisser accéder à l’OMS. Combien de morts faudra-t-il pour normaliser la situation ?
Un compromis peut-être trouvé lundi, lors de la réunion de l’OMS, qui pourrait accorder un statut d’observateur à Taiwan

« Au delà de l’abstinence »

Beyond Abstinence
Washington Post (États-Unis)

[AUTEUR] David Serwadda dirige l’institut de santé publique de la Makerere University à Kampala en Ouganda, où il conduit des recherches sur la transmission du SIDA et du HIV.

[RESUME] Les législateurs états-uniens sont en train de débattre de la façon dont 15 milliards de dollars seront utilisés pour combattre le SIDA dans le monde. Mon pays, l’Ouganda, a souvent été cité comme un exemple de succès dans ce domaine. Malheureusement, notre politique n’est analysée au Congrès que sous un angle partiel : la promotion de l’abstinence sexuelle.
Nous sommes parvenus à faire reculer la séropositivité de 30 % de la population sexuellement active à 5 % en combinant différentes approches de prévention. Nous avons fait la promotion de trois comportements sexuels : le retardement de l’âge du premier rapport sexuel, la réduction du nombre de partenaires sexuels et le port du préservatif. La stratégie de l’Ouganda s’est également accompagnée d’une politique de santé publique multipliant les tests, le traitement des MST et les études des dons du sang. Le groupe de travail sur la prévention globale du HIV, que je copréside, a étudié les efforts de prévention dans le monde : 5 % des femmes ont accès aux médicaments empêchant la transmission du virus de la mère à l’enfant, 12 % ont accès à des tests HIV, 24 % à une éducation sur le SIDA et 42 % de ceux qui en ont besoin ont accès à des préservatifs.
Pour mettre fin à ces manques, il faut augmenter les dépenses dans ce domaines de 4 milliards par an jusqu’en 2005, faute de quoi nous aurons 29 millions de personnes infectées supplémentaires. Il est important d’apprendre l’abstinence aux populations à risque, mais l’abstinence n’est pas toujours possible, surtout pour les femmes.
Nous devons combattre l’épidémie en Afrique, mais aussi tirer les leçons des expériences africaines pour combattre l’épidémie en Europe de l’Est et en Asie.

« En dépit des piques, la France a aidé tranquillement les États-Unis »

Despite pinpricks, France quietly helps U.S.
International Herald Tribune (États-Unis)

[AUTEUR] Barry Lando est ancien producteur du magazine 60 Minutes de CBS News et reporter à Time magazine et membre du conseil d’administration de l’American University à Paris.

[RESUME] Les attentats de Riyad ont remis la campagne contre Al Qaïda au centre des préoccupations. La guerre au terrorisme est une guerre de longue haleine dans laquelle les États-Unis ont besoin de toute l’aide possible et dans laquelle la France a pris une part importante dès le début. Malheureusement, certains responsables américains désirent davantage punir la France pour sa « déloyauté » que de s’attaquer à la menace terroriste.
Malgré la rhétorique anti-française à Washington, la collaboration entre la France et l’Amérique a continué. En outre, même si la France ne voulait pas d’une guerre en Irak, elle a fournit des renseignements aux États-Unis et n’a pas fermé son espace aérien. Pour l’instant, les seules réponses contre l’attitude française ont été symboliques (comme l’absence de John Ashcroft à la conférence de presse finale d’une conférence internationale sur le terrorisme ou l’absence de l’industrie aéronautique états-unienne au salon du Bourget) mais il ne faut pas que les francophobes de l’administration Bush empoisonnent nos relations à tous les niveaux. Ce serait une grave erreur.

« Déterrer le passé dans les charniers irakiens »

Digging Up the Past in Iraq’s Killing Fields
New York Times (États-Unis)

[AUTEUR] Peter Bouckaert est chercheur pour Human Right Watch.

[RESUME] Un charnier vient d’être exhumé à Mahawil. De nombreux Irakiens essayent d’y retrouver les restes de leur proches parmi les cadavres en décomposition. Certains ont été enterrés avec leurs papiers, mais la plupart ne pourront pas être identifiés et les familles repartiront dans l’incertitude.
Il y a beaucoup de scènes similaires en Irak. Malheureusement, l’absence d’expertise légale dans l’ouverture des fosses communes empêche de rassembler des preuves contre les meurtriers car elles sont souvent détruites. Au Kosovo en 1999, à la différence de l’Irak aujourd’hui, les forces de l’OTAN travaillaient de concert avec le tribunal criminel international pour l’ex-Yougoslavie pour sécuriser les sites, identifier les corps et préserver les preuves. Les militaires de la Coalition ne remplissent pas cette tâche.
Il faut organiser un processus similaire à celui du Kosovo pour aider les familles irakiennes.

« Israël ne doit pas encore rater une autre opportunité »

Israel Must Not Miss Yet Another Opportunity
|Los Angeles Times->http://www.latimes.com/] (États-Unis)

[AUTEUR] Shimon Peres est ancien Premier ministre travailliste israélien (1995-96) et ancien ministres des Affaires étrangères. Il a reçu le Prix Nobel de la paix, en 1994.

[RESUME] Pour que la « feuille de route » ne soit pas un plan mort-né, avant même le début des négociations, il faut retirer de l’agenda les questions qui n’ont aucune chance d’aboutir, comme le droit au retour des Palestiniens.
En effet, le droit au retour saperait les bases même de l’État juif en le privant d’une majorité juive. Ce retour ne pourra donc se faire que dans les frontière du futur État palestinien, mesure que les dirigeants palestiniens peuvent difficilement accepter publiquement. Nouus ne devons pas pour autant laisser cette question saper le reste de l’accord. L’Autorité palestinienne doit se renforcer en désarment les milices et Israël doit cesser toute extension des colonies et démanteler les colonies illégales. Le Quartet, les Israéliens et les Palestiniens doivent se mettrent d’accord sur le principe : négocier comme s’il n’y avait pas de terrorisme, combattre le terrorisme comme s’il n’y avait pas de négociations. Si ce principe n’est pas accepté par tous, nous n’avancerons pas.
Israël doit s’attaquer aux causes du terrorisme en faisant comprendre aux Palestiniens qu’ils ont plus à gagner en le combattant qu’en le faisant agir. Il est dans l’intérêt d’Israël de mettre fin à l’occupation et de créer un État palestiniens démilitarisé.