Le concept d’intervention pour des raisons humanitaires n’est pas nouveau. Déjà au XIXème siècle, John Stuart Mill avait soulevé la question face aux répressions menées par les Habsbourg en Italie et en Hongrie. L’effondrement virtuel de la justification fondée sur la légitime défense en Irak a remis en avant l’argument humanitaire.
Le Premier ministre a toujours affirmé que, quelle que soit la vérité concernant les armes en Irak, Saddam Hussein était un dirigeant maléfique et que l’Irak et le monde étaient mieux sans lui. La nature maléfique du régime irakien ne pouvait pas être niée, mais on ne peut pas résumer la situation en des termes aussi simplistes.
Qui peut décider qu’un régime est suffisamment mauvais pour justifier son renversement ? La Charte de l’ONU est claire : le Conseil de sécurité. Ce n’est certes pas un rassemblement de démocrates, j’en ai fait l’expérience, mais nous n’avons pas le choix. L’implication de l’ONU est indispensable et sans la légitimité qu’elle dispense, une intervention armée n’entraîne que davantage de troubles.

Source
The Independent (Royaume-Uni)

Intervention on humanitarian grounds, par Douglas Hurd, The Independent, 13 novembre 2004. Cette tribune est adaptée d’un discours prononcé devant la London School of Economics.