Le mois dernier, je suis devenu le dernier président d’Amérique Latine à être renversé. Aujourd’hui, la Bolivie est à la croisée des chemins. Elle doit choisir entre d’un côté la démocratie, le développement et la paix et de l’autre le populisme et le protectionnisme. Ce choix a des implications pour tout l’hémisphère.
Mon pays fait face à la pauvreté, aux inégalités dont souffrent la population indigène, aux difficultés de transports liés à la géographie du pays et au chômage. Cette situation est exploitée par des populistes. Durant mon premier mandat (1993-1997), j’avais amorcé une série de réformes politiques et économiques. Les Boliviens avaient souffert du passage au libre-échange et, pour qu’ils puissent enfin en tirer des bénéfices, j’ai choisi de développer les exportations de gaz en direction de la Californie, ce qui aurait doublé les revenus provenant des exportations. Malheureusement, Evo Morales et Felipe Quispe, les représentants des cultivateurs de coca, opposés à cette proposition, ont préféré utiliser la violence que les moyens légaux pour la combattre.
Ils n’ont pas fait de contre-proposition et la nationalisation du gaz ne permettra pas de dégager des revenus. En outre, si nous perdons le marché californien, ce sont les Russes, les Indonésiens, les Australiens ou d’autres qui en profiteront et la Bolivie restera pauvre pour au moins une génération. On peut même envisager que, mécontentes, les régions boliviennes possédant du gaz fassent sécession et que cela déstabilise toute la région. La Bolivie peut devenir l’Afghanistan des Andes, un État en décrépitude exportant la drogue et le désordre.
Pour empêcher cela, les citoyens doivent défendre la démocratie en Bolivie. De leur côté, les États-Unis et l’Europe doivent combattre le trafic de drogue et la production illégale de coca. L’Amérique du Nord doit pousser au développement du commerce de l’hémisphère. Le monde doit comprendre que la démocratie est en jeu en Bolivie.
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.
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