En tant qu’ancien membre du renseignement du ministère de la Défense britannique, retraité six semaine avant la remise du rapport de la Commission Hutton, et ayant rassemblé des documents pour le compte du Comité central du renseignement et pour le Premier ministre, j’ai été troublé par le rapport de la commission d’enquête. Il ressort de ses conclusions une description des services de renseignement qui n’a rien à voir avec ce que j’ai connu durant ma carrière.
Ce rapport provoque l’hilarité quand il affirme : « Nous ne pouvons pas exclure totalement que les désirs du Premier ministre aient influencé de façon inconsciente le Comité central du renseignement ». Il est plus embarrassant encore d’entendre Tony Blair affirmer qu’il ne savait pas que les déclarations concernant le déploiement en 45 minutes des armes irakiennes s’appliquaient aux armes tactiques sur le champs de bataille et non aux armes stratégiques. Pour que cette affirmation à la Chambre des communes soit crédible, il aurait fallu que ni Robin Cook, ni Geoff Hoon ne l’avertissent, et que l’information ne soit pas jugée suffisamment importante pour qu’elle lui soit expliqué en détail. Il aurait également fallu que le rapport parle du déploiement d’arme en 45 minutes sans préciser lesquelles et que, lorsqu’il fut publié, aucun service ne fasse d’objection au Premier ministre.

Source
The Guardian (Royaume-Uni)

« Blair’s claim is simply incredible », par Crispin Black, The Guardian, 12 février 2004.