Les gauchistes frustrés qui se sont trompés sur le désarmement nucléaire, le relativisme moral face à l’URSS et la façon de gérer l’économie, veulent nous faire croire aujourd’hui qu’ils ont raison à propos d’une prétendue cabale de George W. Bush et Tony Blair. Tels des méchants de James Bond, ils auraient comploté pour attaquer l’Irak après le 11 septembre.
Pour The Observer, la décision conjointe aurait été prise neuf jours après le 11 septembre. Selon ce journal, Blair aurait d’abord demandé d’attaquer l’Afghanistan et Bush lui aurait répondu que c’était entendu, mais qu’il faudrait ensuite attaquer l’Irak. Le journal oublie de préciser que l’objectif du changement de régime en Irak date de Bill Clinton et que ce n’est pas parce que le sujet a été abordé le 20 septembre 2001 que la décision a été prise à ce moment-là, avant que l’on puisse observer que le système de sanction internationale ne fonctionnait pas. Les gauchistes doivent revenir sur terre.
D’autres personnes qui doivent revenir sur terre sont les Américains anglophiles qui croient que tout va bien dans la relation avec la Grande-Bretagne. En 2003, 55 % des Britanniques estimaient que les États-Unis étaient une menace pour la paix mondiale, cela plaçait les États-Unis derrière Israël et la Corée du Nord mais devant l’Irak ou l’Iran. Les États-Unis doivent comprendre que leur alliance avec les Britanniques est vitale et qu’ils n’ont pas d’autres alliés de cette envergure. De leur côté, les Britanniques doivent comprendre que l’Union européenne ne remplacera jamais la « relation spéciale ». L’Union européenne est moins prospère que les États-Unis, dispose d’une moins grande puissance militaire et demeure faible du fait de son indécision politique. Nous ne sommes pas dans une relation romantique, les États-Unis et le Royaume-Uni sont alliés car ils ont besoin l’un de l’autre.

Source
Daily Telegraph (Royaume-Uni)

« The Special Relationship is bigger than the both of us », par John Hulsman, Daily Telegraph, 15 avril 2004.