Quand John Kerry a transmis son bilan militaire au public la semaine dernière, les Américains en ont appris davantage sur ses états de service exceptionnels au Vietnam et ils en ont également appris plus sur la machine de dénigrement républicaine.
Tous les supérieurs de Kerry de l’époque l’ont présenté comme un homme exceptionnel et dans l’armée états-unienne il n’y a pas d’idéologie en jeu quand on traite des qualités opérationnelles d’un homme. A l’époque, Grant Hibbard, son supérieur pur une brève période, lui donna les notes maximales. Aujourd’hui, devenu républicain, ce dernier remet en cause l’obtention des décorations de Kerry. Dans la fureur d’une campagne politique, les attaques viennent de toute part et c’est pour cela que les états de service de Kerry sont importants : ils donnent une image objective de ses qualités, non altérées par ses partisans ou ses adversaires.
Les attaques sur les états de services militaires sont traditionnelles pour la machine républicaine et John McCain en 2000 ou Max Cleland en 2002 en ont fait les frais. Kerry a été décoré cinq fois mais il a jeté certaines de ses médailles lors d’une manifestation contre la guerre et les Républicains remettent en cause son patriotisme à accuse de cela. Mais après avoir risqué sa vie pour sauver celle des autres, Kerry avait mérité le droit de critiquer une guerre qu’il jugeait injuste. C’est cette bravoure que les Républicains attaquent aujourd’hui et si le président Bush n’est pas impliqué personnellement, il ne fait rien pour les arrêter.

Source
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.

« A Sterling Record », par Wesley Clark, New York Times, 28 avril 2004.