La situation en Irak est pire que celle de la guerre du Vietnam. Aujourd’hui il n’y a plus le choix qu’entre deux alternatives radicalement différentes : accroître le nombre de troupes britanniques ou bien retirer toutes les troupes britanniques et états-uniennes.
Plus la situation évolue, plus il devient évident qu’il faut nous retirer d’Irak. Les images de tortures et la dégradation de la situation au niveau de la sécurité sont les conséquences logiques d’une mauvaise politique. Sans soutien international, les troupes de la Coalition ne pouvaient pas être vues comme légitimes. On ne sait pas ce que les Irakiens pensent de leur présence ou de la résistance irakienne, mais il est de plus en plus clair que la grande majorité n’aidera pas la Coalition. Notre vrai problème est un problème politique de légitimité, pas un problème militaire, les interventions militaires peuvent donc même faire empirer la situation. C’est également ce problème de légitimité qui entraîne l’usage de la torture pour obtenir des informations. C’est ce qui a conduit aux actes commis à Abu Ghraib.
Les attaques se poursuivront après le transfert de souveraineté car sans contrôle de la sécurité ce nouveau gouvernement non élu n’aura rien de « souverain ». Il est nécessaire de transférer l’autorité à l’ONU et d’organiser des élections dès que possible. La future administration irakienne collaborera avec l’ONU pour les mesures de sécurité et la Ligue arabe devra envoyer des troupes.

Source
The Guardian (Royaume-Uni)

« We must withdraw », par Ken Livingstone, The Guardian, 19 mai 2004.