L’hebdomadaire français L’Express publie dans son édition du 5 avril 2007 un article sur les possibilités de Jean-Marie Le Pen de participer au second tour des élections présidentielles. Curieusement pour une publication d’information générale, cet article est intitulé : « Comment Le Pen veut récidiver ».

Or, le mot « récidiver » fait référence à un délit pénal, ou tout au moins à une faute morale.

Le journal indique que « le scénario d’une présence de Le Pen au second tour se révélerait pire encore qu’en 2002. Par sa répétition d’abord. La démocratie ne serait plus en crise, mais en péril ». Doit-on comprendre que le candidat frontiste serait responsable du manque de crédibilité des autres formations politiques, et qu’il souhaiterait établir un régime anti-démocratique une fois parvenu au pouvoir ? En réalité, la démocratie traverse depuis plusieurs années un crise profonde en France dont le Front national en tant que parti protestataire est une conséquence, mais certainement pas une cause.

Affirmer que la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de 2002 au détriment de Lionel Jospin est une faute, c’est considérer qu’il a volé sa place à la classe dirigeante en général et au Parti socialiste en particulier ; c’est affirmer son propre mépris de la démocratie que l’on prétend défendre.