Il y a un nouvel espoir de changement à Gaza. Un nouveau débat entre toutes les factions palestiniennes sur l’opportunité de l’usage de la violence s’est ouvert. J’ai été témoin de tout cela à Gaza, invité par Ziad Abu Amr, un député palestinien, président du conseil des Affaires étrangères palestinien, à une conférence sur le processus de paix. Elle regroupait tous les groupes palestiniens et les coordinateurs pour la paix russe et européen. On m’a demandé de m’exprimer pour exposer la position états-unienne, mais avant même que j’ai prononcé mon exposé, les représentants européen et russe dénonçaient l’attitude des États-Unis plutôt que de présenter leur position. Pourtant, face à ces plaintes, je vis que les Palestiniens voulaient avant tout savoir ce que eux, Palestiniens, pouvaient faire à présent ; une question que Yasser Arafat ne posait jamais, tout à sa stratégie de victimisation.
Bien que beaucoup de Palestiniens présents me posaient des questions sur la responsabilité des États-Unis dans la légitimation des torts faits aux Palestiniens, certains reconnaissaient que les États-Unis pouvaient aider les Palestiniens si ceux-ci remplissaient leurs obligations. Quand j’ai affirmé qu’aucun État palestinien ne pourrait naître de la violence, beaucoup ont reconnu que la violence avait été une erreur. Ces affirmations furent exprimées sans crainte et sans que l’audience (qui comprenait des membres du Hamas) n’exprime sa surprise ou son mécontentement.
La mort d’Arafat a permis une libération du débat politique chez les Palestiniens et relance les espoirs de paix avec Israël. Toutefois, l’espoir est fragile et Abbas ne doit pas laisser passer cette chance.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Palestinian Stirrings », par Dennis Ross, Washington Post, 2 janvier 2005.