Même si nous nous sommes opposés à la guerre d’Irak, cela ne doit pas nous pousser à voir les élections en Irak au travers d’un prisme déformant et à avoir une approche injuste de cet événement. En vérité, il faudra une semaine avant de savoir si le vote a permis l’élection d’un corps constitutionnel représentatif et des mois pour savoir si le mandat qui leur a été confié est respecté. Pour l’instant, nous devrions applaudir la bravoure des citoyens et nous demander comment aider les Irakiens à aller de l’avant.
L’insurrection ne s’arrêtera pas avec ce vote. Le spectre de la guerre civile plane toujours. L’Irak est devenu le centre du terrorisme militant. La nouvelle assemblée va devoir rédiger une constitution équilibrée et cela sera une tâche difficile. Mais cette élection ouvre une nouvelle phase pour notre gouvernement. Tony Blair a fait participer notre pays à cette guerre à cause d’armes de destruction massive et sur la promesse d’une relance du processus de paix au Proche-Orient qui n’a pas eu lieu. Cette action militaire a, au contraire, développé le terrorisme. Les troupes britanniques font du bon travail, mais leur participation à une action injustifiée les fait percevoir comme des occupants par la population et leur présence est jugée inacceptable.
Il faut une nouvelle approche et préparer notre départ d’Irak dans des termes ne laissant pas la place à l’incertitude. Aujourd’hui, le gouvernement se contredit. Lorsque le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères affirment qu’il n’y aura pas de nouveau déploiement de troupes, ils sont contredits par le ministre de la Défense. Nos alliés ont quitté l’Irak ou s’apprêtent à le faire et notre mandat de l’ONU expire en décembre. Cela doit nous pousser à accélérer la formation des forces de sécurité irakienne et nous préparer à partir. Il faut reconnaître que l’Irak ne sera pas stabilisé tant que les troupes britanniques resteront sur place.

Source
The Independent (Royaume-Uni)

« British troops must now prepare to leave Iraq », par Charles Kennedy, The Independent, 1er février 2005.