La normalisation des relations turco-russes a commencé à la fin des années 80 avec la fin de la Guerre froide et du monde divisé en pôles idéologiques. Aujourd’hui, au XXIième siècle, la Russie est le deuxième partenaire pour le commerce extérieur de la Turquie et nous jouons un rôle important dans l’économie de ce pays. Une déclaration commune a été signée lors de la visite de Vladimir Poutine en décembre dernier, qui sert de " plan de route " au développement de nos relations. La Russie et la Turquie sont deux États importants, étroitement unis par des liens économiques, politiques et culturels. Je pense que cette volonté d’engager avec la Russie des relations d’un autre niveau n’est pas en contradiction avec notre volonté d’entrer dans l’Union européenne. La conservation de nos liens avec la Russie est une priorité et Vladimir Poutine soutient personnellement l’adhésion de la Turquie à l’Europe.
Nous avons toujours souhaité la conservation par les États de Transcaucasie de leur intégrité territoriale et de leur unité politique. Il en va de même pour la Géorgie, tout en prenant en compte les attentes des populations d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud. Déjà en 2001 les ministres des Affaires étrangères de Russie et de Turquie ont signé un document intitulé « plan d’action pour l’Eurasie ». Des consultations ont lieu régulièrement dans le cadre de ce plan et un groupe de travail chargé spécialement de la Transcaucasie est en place.
Notre souci pour l’intégrité territoriale de tout pays est valable aussi pour la Russie et c’est avec affliction que nous prenons les accusations de certains politiciens russes qui parlent d’un soutien de notre part au séparatisme tchétchène. Beaucoup de gens venus du Caucase aux XIXième et XXième siècles vivent en Turquie ; ils suivent ce qui se passe dans leur région d’origine et il est probable qu’une partie d’entre eux éprouve une grande sympathie pour les formations qui s’opposent aux Russes. La Turquie ne soutiendra jamais le terrorisme sous quelque forme que ce soit.
C’est avec plaisir que nous avons entendu la déclaration de Sergeï Ivanov qui envisage de classer le parti des travailleurs du Kurdistan parmi les organisations terroristes. Ce parti, qui a changé plusieurs fois de nom mais pas de nature est déjà une organisation terroriste aux yeux des Américains et des Européens. Notre point de vue concernant l’Irak est très proche de celui de la Russie ; nous espérons que le pays conservera son intégrité territoriale et que tous les groupes religieux auront une représentation au sein des organes du pouvoir.
Nous ne somme pas pour une attaque contre l’Iran. Pour nous, l’énergie atomique ne doit être utilisée qu’à des fins pacifiques.

Source
Nezavissimaïa Gazeta

« ТУРЦИЯ - ЗА ЦЕЛОСТНОСТЬ ГРУЗИИ И ПРОТИВ УДАРА ПО ИРАНУ », par Kourtoulouch Tashkent, Nezavissimaïa Gazeta, 9 Février 2005.