Quand les politiciens n’ont plus d’idées, ils demandent la mise en place d’un dialogue. Cela fait 25 ans que les Européens parlent tous seuls à propos d’un dialogue avec l’Iran car ils ne savent pas quoi faire d’autre. Les russes font la promotion de leur propre version du dialogue en signant de juteux contrats avec les mollahs. Maintenant, c’est au tour des Américains qui, ne sachant pas quoi faire, commencent à parler de dialogue. Cette démarche est fondée sur deux présupposés.
Tout d’abord, on pense que le dialogue pourrait faire changer Téhéran de politique. Les " dialoguistes " rappellent que d’abord Téhéran a voulu exporter sa révolution islamique, puis qu’il a fait des prises d’otages, mais qu’il ne le fait plus grâce au dialogue. En réalité, les mollahs ont arrêté quand ils ont obtenu ce qu’ils voulaient. Aujourd’hui, les dialoguistes veulent récompenser l’Iran en échange d’un arrêt de son programme nucléaire. Brent Scrowcroft a demandé à ce que les États-Unis s’associent à l’Union européenne pour alimenter l’Iran en combustible nucléaire. Javier Solana presse les États-Unis de faire des offres à l’Iran pour qu’il ne devienne pas une puissance nucléaire. Toutefois, en signataire du Traité de non-prolifération, l’Iran n’a pas le droit de développer des armes nucléaires. Pourquoi faudrait-il récompenser un pays pour avoir respecté ses engagements ? Les mollahs de Téhéran sont passés maître dans l’art du dialogue. La position de Solana est d’une naïveté absolue. Ceux qui souhaitent des sanctions symboliques sont tout aussi naïfs car ce qui ne tue pas le régime iranien le rend plus fort.
Le deuxième présupposé est que l’on négocie avec les preneurs de décision. Ce n’est pas vrai, ce ne sont que des acteurs qui jouent au ministre des Affaires étrangères ou au président de la République islamique. Le vrai pouvoir est aux mains des mollahs. Or, ces gens ne se sentent pas liés par les accords signés par un gouvernement " infidèle ". Ils se moquent des règles qui ne sont pas en lien avec l’islam.

Source
Gulf News (Émirats arabes unis)
Gulf News est le principal quotidien consacré à l’ensemble du Golfe arabo-persique, diffusé à plus de 90 000 exemplaires. Rédigé à Dubaï en langue anglaise, il est principalement lu par la trés importante communauté étrangère vivant dans la région.

« Sweet talking on nuclear issue », par Amir Taheri, Gulf News, 16 mars 2005.