« Sortir les Irakiens de la tyrannie est une noble cause »

Ridding Iraqis of tyranny is a noble cause
International Herald Tribune (États-Unis)

[AUTEUR] David L. Phillips est membre et directeur adjoint du Center for Preventive Action au Council on Foreign Relations.

[RESUME] Le régime de Saddam Hussein est cruel et meurtrier et le renverser est une noble cause. Toutefois, l’actuelle attitude de l’administration Bush, fondée sur une absence de débat démocratique, l’arrogance et le manque de diplomatie, isole les États-Unis et leurs alliés.
Contre l’Irak, il aurait d’abord fallu lancer toutes les démarches possibles dans le cadre de l’ONU, de façon concertée avec les autres pays, avant de poser un ultimatum unilatéral à Saddam Hussein. Il aurait fallu constituer un consensus large.
Aux États-Unis, il faut arrêter d’insulter et de présenter comme "non-patriotique" tous ceux qui sont opposés à la guerre en Irak.
Si les États-Unis veulent être efficaces contre le régime de Saddam Hussein, ils doivent retrouver les vertus du multilatéralisme.

« Nous pouvons déjouer les plans de Saddam Hussein »

We Can Outmaneuver Saddam Hussein
The Washington Post (États-Unis)

[AUTEUR] Samuel R. Berger était le conseiller en sécurité intérieure du président Clinton. Il dirige Stonebridge International, une entreprise de consulting économique.

[RESUME] Le premier champ de bataille dans la guerre contre l’Irak, c’est le Conseil de sécurité de l’ONU. Il faut convaincre ses membres d’adopter une nouvelle résolution exigeant l’application des directives de l’ONU sur le désarmement irakien.
Légalement, ce n’est pas nécessaire, car les anciennes résolutions sont toujours en vigueur. Toutefois, les États-Unis devraient négocier pour obtenir une telle résolution et démontrer ainsi que la communauté internationale souhaite ce désarmement.
Cette négociation permettrait peut-être d’éviter une guerre qui déstabiliserait tout le Proche-Orient et qui réduirait à néant le travail de collaboration mené avec les gouvernements des pays arabes contre les réseaux terroristes.
C’est Saddam Hussein qu’il faut isoler sur la scène internationale, pas les États-Unis.

« Ne donnez pas à Bush le pouvoir de déclarer la guerre »

Don’t Give Bush War Powers
Los Angeles Times

[AUTEUR] Paul Findley est un ancien élu de l’Illinois à la chambre des Représentants (1961-1983). Il a été un des principaux auteurs de la War Powers Resolution de 1973.

[RESUME] George W. Bush a demandé au Congrès le droit de pouvoir déclarer la guerre quand il le souhaite. Cette requête, si elle était acceptée, lui donnerait des pouvoirs considérables et relèguerait aussi bien le Congrès que l’ONU au rôle de supports occasionnels.
George W. Bush entamera les frappes préventives quand il le voudra. Et si les États-Unis font cela, n’importe quel pays se sentira en droit de le faire. Ce sera la fin des résolutions internationales et pacifiques des conflits.
Le Congrès a le devoir de rejeter cette demande et devrait plutôt adopter un texte dans lequel il rappelle les obligations constitutionnelles d’un président en temps de guerre.

« Note au Parti démocrate : ayez une politique de défense »

Note to Democrats : Get a Defense Policy
The New York Times (États-Unis)

[AUTEUR] Gary Hart est un ancien sénateur démocrate et était co-président de la U.S. Commission on National Security/21st Century.

[RESUME] Encore une fois, le Parti démocrate se trouve sur la défensive en matière de Défense nationale. Il ne fait que réagir pour ou contre les propositions du Parti républicain.
L’ancien parti de Wilson, Roosevelt, Truman et Kennedy est aujourd’hui incapable de construire sa propre doctrine en matière de Défense. Une alternative crédible à la doctrine des frappes préventives de Bush existe pourtant. Une doctrine qui tiendrait compte, elle, des relations internationales et de la diplomatie.
Il faut sortir de la domination du Parti républicain sur les questions de sécurité. Les Américains savent contre quoi luttent les Démocrates, il est temps qu’ils sachent pourquoi ils se battent.

« Annuler la "probation" de Saddam Hussein »

Revoke Hussein’s ’Probation’
Los Angeles Times

[AUTEURS] Spencer J. Crona est un avocat de Denver ayant beaucoup écrit sur la vulnérabilité face au terrorisme contre les systèmes énergétiques basés sur les énergies fossiles. Neal A. Richardson est assistant au district attorney de Denver.

[RESUME] Si les États-Unis ne frappent pas l’Irak, ils seront constamment confrontés au risque représenté par ce pays, et pourquoi pas à une attaque atomique sur le pays.
Le cas de Saddam Hussein est comparable à celui de ces drogués qui agressent des personnes pour voler de l’argent et se payer leur drogue. Une fois qu’ils ont purgé la partie incompressible de leur peine de prison, ils sont placés en liberté provisoire sous probation. Si durant cette période, ils refusent de faire un test attestant qu’ils ne prennent plus de drogues, ils sont remis réincarcérés.
Alors qu’il était en probation, Saddam Hussein a refusé le retour des inspecteurs de l’ONU. Il faut donc sévir.
Ce raisonnement suffit à justifier les frappes sans avoir recours à la doctrine de l’intervention préventive, doctrine qui peut être dangereuse dans de mauvaises mains.
Les attaques devront aboutir non pas à un changement de régime mais au procès de ce régime ; procès qui sera une leçon pour tous les dirigeants des pays de l’Axe du Mal.

« Renseignement : un chemin plus astucieux »

Intelligence : A smarter route
The Washington Times (États-Unis)

[AUTEUR] Edwin J. Feulner
est président de la Heritage Foundation.

[RESUME] Les attentats du 11 septembre 2001 auraient-ils pu être évités ? Oui, d’après un rapport du Congrès.
Mais alors, pourquoi les agences de renseignements ont-elles failli à leur tâche et que pouvons nous faire pour corriger les erreurs ?
A la première question, on peut répondre que durant les années 70, le Congrès a grandement limité les possibilités d’intervention des agences de renseignements. Il leur est par exemple interdit de recruter des terroristes alors qu’il est nécessaire pour démanteler les réseaux de bénéficier d’aide intérieure. Ce n’est qu’un exemple des nombreuses limitations qui ont été apportés à nos services.
Il existe par ailleurs, un grave problème de communication entre les agences de renseignements. Le FBI n’est pas informé par la CIA, et inversement. Cela rend leur travail inefficace.
Afin de remédier à ces problèmes de fonctionnement, il est nécessaire de créer un grand département à la sécurité intérieure, rassemblant de nombreuses agences de renseignements sous un seul commandement.

« La Majorité irakienne oubliée »

Iraq’s Forgotten Majority
The New York Times (États-Unis)

[AUTEUR] Frank Smyth est journaliste indépendant et a beaucoup écrit sur l’Irak.

[RESUME] Dans son approche du futur de l’Irak, l’administration Bush ne tient pas compte de la réalité de la population irakienne.
Le département d’État est proche de l’Iraqi National Accord tandis que le département de la Défense est proche de l’Iraqi National Congress, deux mouvements d’opposition à Saddam Hussein, arabes et sunnites.
Il faut pourtant se souvenir que les sunnites arabes ne forment que 16 % de la population irakienne, les Kurdes représentent 20 % et le reste est composé de populations chiites arabes.
Les États-Unis ne veulent pas s’appuyer sur cette partie de la population, pourtant majoritairement anti-Saddam, parce qu’ils la croient trop proche de l’Iran. Pourtant, les États-Unis devraient savoir que les Iraniens sont perses et non arabes, et que les religieux arabes chiites, n’ont, eux, jamais développé de prétentions à exercer un pouvoir politique. Cette population ne s’est d’ailleurs opposée à une guerre contre l’Iran dans les années 80.
Les États-Unis doivent prendre en compte ces données, faute de quoi ils ne comprendront jamais rien à l’Irak.

« Ce que nous ne savons pas... »

What We Don’t Know...
The Washington Post (États-Unis)

[AUTEURS] Christine Gosden est professeur de génétique médicale à l’Université de Liverpool. Mike Amitay est directeur exécutif du Washington Kurdish Institute.

[RESUME] Les États-Unis n’ont pas étudié les risques inhérents liés aux armes possédées par l’Irak, ne percevant que leur aspect létal.
Dans son discours devant l’Assemblée des Nations Unies, le 12 septembre, George W. Bush a rappelé que Saddam Hussein n’avait pas hésité à utiliser des armes bactériologiques contre l’Iran et les Kurdes. Il a parlé du nombre de morts, et non pas du nombre de victimes. Cette remarque démontre bien qu’une partie du problème représenté par ces armes n’est pas comprise.
La plupart de ces armes ne tuent pas tout de suite mais infectent les personnes se trouvant dans son aire d’effet et polluent la région pour une longue période.
Il est immoral de désigner les populations risquant des attaques avec ces armes et de ne rien faire pour étudier les dangers de ces armes et rechercher les solutions pour protéger les populations.

« Aidons les écoles à promouvoir un monde plus sûr »

Help schools to promote a safer world
International Herald Tribune (États-Unis)

[AUTEURS] Jayantha Dhanapala est sous-secrétaire général de l’ONU pour les questions de désarmement. William Potter dirige le Center for Nonproliferation Studies du Monterey Institute of International Studies à Monterey, en Californie.

[RESUME] L’éducation apporte la paix et cette éducation est menacée par toutes les pseudo-écoles faisant la promotion de l’intolérance.
Depuis deux ans, des experts des Nations Unies travaillent sur des programmes éducatifs permettant une plus grande ouverture d’esprit et une prise de conscience pour les enfants des effets désastreux des armes des destruction massive. Il faut que l’ONU s’associe aux États et à des organisations nationales ou internationales afin de promouvoir ces programmes visant à construire un monde plus sûr.