« L’Amérique a des muscles, mais des valeurs bienveillantes également »
America has the muscle, but it has benevolent values, too
The Daily Telegraph (Royaume-Uni)
[AUTEUR] Condoleezza Rice est directrice de l’US National Security Council.
[RESUME] Le pouvoir d’un État et ses valeurs sont inextricablement liés. Les États-Unis et leurs alliés cherchent à développer un monde où la liberté a plus de place.
Nous sommes à un moment de l’histoire où il n’existe plus de rivalités entre les grandes puissances. Des solutions multilatérales peuvent être trouvées pour de nombreux sujets dans lesquels les États-Unis sont des précurseurs, dans des domaines aussi divers que l’environnement ou la lutte contre le SIDA.
Le président Bush a augmenté de 50 % l’aide au développement versée par les États-Unis mais a soumis ce versement au respect de la dignité humaine par les pays réclamant l’aide américaine. Par ce biais, les États-Unis ne cherchent pas à imposer la démocratie, mais à favoriser les conditions qui permettraient son avènement, tels que la liberté religieuse, le droit des femmes ou la liberté économique.
Grâce à cette politique, des pays comme le Qatar, le Maroc, la Jordanie sont sur la voie de la démocratie.
Les États-Unis sauront être patients pour construire un monde qui partage ses idéaux et ses espérances.
« Le sniper et Hussein, le terrorisme est le même »
Sniper or Hussein, Terrorism Is the Same
Los Angeles Times (États-Unis)
[AUTEUR] Norah Vincent est écrivain et membre de la Foundation for the Defense of Democracies, un think tank néo-conservateur créé par James Woolsey après le 11 septembre.
[RESUME] Le soutien de la population des États-Unis à une attaque visant à renverser Saddam Hussein ne cesse de diminuer d’après les sondages. Aujourd’hui, la population se passionne pour l’affaire du sniper de Washington.
Pourtant ce tueur utilise, à une plus petite échelle, les mêmes méthodes que celles des terroristes. Il sème la terreur en frappant sans avertissement et là où on ne l’attend pas, tout comme le fait Saddam Hussein.
Le dictateur irakien est un homme qui soutient Al Quaïda, finance les terroristes palestiniens et a peut-être un lien avec les attentats du 11 septembre.
L’affaire du sniper nous apprend la vigilance sur le plan intérieur, nous devons aussi apprendre à être vigilants sur le plan international.
« Peint dans des couleurs trop crues »
Painted in colors too stark
The Washington Times (États-Unis)
[AUTEUR] Patrick J. Buchanan est ancien assistant des présidents Nixon, Ford et Reagan. Il a brigué plusieurs fois l’investiture républicaine pour l’élection à la présidentielle.
[RESUME] Quand les sénateurs Ted Stevens et John W. Warner ont écrit dans le Washington Times qu’ils voient en Saddam Hussein un nouvel Hitler, ils montrent tout deux, qu’ils ne connaissent rien à l’Histoire.
L’Irak n’est absolument pas comparable à l’Allemagne nazie. Le traité de Versailles était un diktat qui n’a rien à voir avec une résolution de l’ONU et dans un autre sens, la garde présidentielle irakienne n’est pas la Wehrmacht.
L’Allemagne nazie avait envahi toute l’Europe, tandis que l’Irak n’a envahi que le petit Koweït et n’a un PIB qui ne représente qu’1% de celui des États-Unis.
[CONTEXTE] Voir le résumé de la chronique de John W. Warner et de Ted Stevens dans Tribunes Libres Internationales numéro 11.
« L’Irak gère son cas »
Iraq States Its Case
The New York Times (États-Unis)
[AUTEUR] Mohammed Aldouri est ambassadeur d’Irak aux États-Unis.
[RESUME] L’Irak veut la paix et ne développe pas d’armes chimiques, biologiques ou nucléaires. Les Irakiens ne demandent pas à être crus sur paroles, mais demandent que les Nations Unies envoient leurs inspecteurs pour le vérifier.
Nombreux sont ceux aux États-Unis qui prétendent que si l’Irak accepte le retour des inspecteurs, c’est parce que le pays a des structures cachées ou mobiles. Cela va à l’encontre de tout ce qu’ont pu affirmer les différents responsables de l’ONU sur ce sujet. Malheureusement, au nom de cette menace imaginaire, les trois derniers présidents des États-Unis ont refusé la fin d’un embargo qui a déjà fait un million sept cent milles morts en Irak.
« Les ombres de Roosevelt et Staline »
Shades of Roosevelt and Stalin
International Herald Tribune (États-Unis)
[AUTEUR] Max Jakobson est ancien ambassadeur de Finlande à l’ONU.
[RESUME] Le président Bush n’est pas le premier président des États-Unis à avoir étudié la question des frappes préventives. En effet, lors d’une discussion de 1942 entre Roosevelt et Molotov, le président américain avait proposé au ministre des affaires étrangères soviétique un plan pour l’après-guerre qui prévoyait une démilitarisation forcée de tous les petits pays qui seraient protégés par la communauté internationale et les grandes puissances. Tout État contrevenant aurait pu être attaqué préventivement. Bien que Staline ait accepté ce projet, il avait échoué en raison de l’opposition de Churchill.
Ce plan a été à nouveau envisagé par l’URSS au moment où la Chine était sur le point d’avoir l’arme nucléaire, mais à nouveau abandonné.
Depuis cette époque, de nombreux États ont développé des armes nucléaires, mais ils les ont toutes utilisées comme armes de dissuasion et non de manière offensive.
Aujourd’hui, l’Irak dispose peut-être d’armes nucléaires. Or nous savons que Saddam Hussein a déjà utilisé des armes de destruction massive, il est donc susceptible d’utiliser ses armes atomiques.
Pour supprimer complètement la menace qu’il représente, il faudra un changement profond du régime irakien, car un autre dictateur dans ce pays pourrait avoir la même attitude.
« Reconstruction de l’Irak : le Japon n’est pas un modèle »
Rebuilding Iraq : Japan Is No Model
Los Angeles Times (États-Unis)
[AUTEUR] Chalmers Johnson est président et co-fondateur du Japan Policy Research Institute.
[RESUME] D’après la presse, les autorités des États-Unis vont installer un gouvernement militaire en Irak du type de celui qui avait été placé au Japon en 1945. Mais ce qui a pu marcher avec le Japon est inapplicable à l’Irak aujourd’hui. Cette stratégie nous montre surtout que Rumsfeld et Bush ne connaissent rien à l’histoire du Japon.
En 1945, Mac Arthur avait laissé sur le trône, l’empereur Hiro-Hito, ce qui signifierait en Irak que les États-Unis laissent Saddam Hussein au pouvoir et travaillent avec lui à l’évolution du régime. Les procès pour crimes de guerre que l’Amérique veut organiser apparaîtraient, de la même manière qu’ils ont été perçus au Japon, comme une parodie de justice.
Si le Japon a finalement cessé d’avoir un fort ressentiment anti-américain, c’est en raison des avantages économiques qu’a retiré l’archipel tout au long de la guerre froide, notamment une large ouverture du marché américain. Le fait que le lobby pétrolier, derrière Dick Cheney, mette la main sur le pétrole irakien ne permettra rien de tel.
En outre, un problème religieux se posera. On peut douter que les Irakiens acceptent une démocratie installée par les "infidèles" américains.
« La liberté peut discréditer le terrorisme »
Freedom can discredit terrorism
International Herald Tribune (États-Unis)
[AUTEUR] Alan Dupont dirige le Asia-Pacific Security Program de l’Australian National University’s Strategic and Defence Studies Centre.
[RESUME] Certains s’imaginent que les terroristes vont embraser toute l’Asie musulmane du Sud-Est. Pourtant les mouvements islamistes n’ont pas d’État qu’ils puissent utiliser comme base arrière et ne disposent que de moyens ridicules en comparaison de ceux des mouvements communistes qui ont menacé ces pays jusque dans la fin des années 80.
La guerre contre le terrorisme est une opposition entre les tenants d’une idéologie ouverte sur le monde et les défenseurs d’un monde musulman replié sur lui-même. La lutte contre le terrorisme de demain se fera dans les écoles qui doivent favoriser l’ouverture d’esprit des éventuels futurs terroristes.
« Notre sauvegarde doit anticiper la justice »
Our safety comes before justice
The Age (Australie)
[AUTEUR] Hugh White est directeur de l’Australian Strategic Policy Institute il a été membre des cabinets du ministre de la Défense australien Kim Beazley et du Premier ministre australien Bob Hawke. Il a été sous-secrétaire pour la stratégie au département de la Défense australien (1995-2000).
[RESUME] Il manque encore beaucoup de réponses aux questions que soulève l’attentat de Bali et nous ne savons pas si c’était l’Australie qui était visée. Toutefois, pour notre sécurité, il faut agir comme si c’était le cas.
Il faut être prêt à faire face à une autre menace terroriste contre l’Australie ou une communauté australienne à l’étranger. Pour cela, il faut recentrer notre défense sur les régions proches de l’Australie en rapatriant nos troupes encore présentes en Afghanistan.
Il faut renforcer les moyens des agences de renseignement australiennes et intensifier les liens avec les agences étrangères, notamment indonésiennes. En effet, l’Indonésie est un pays central pour la sécurité australienne. Il faut continuer à encourager ses réformes démocratiques, tout en soutenant ses efforts dans sa lutte contre le terrorisme interieur.
« Le numéro d’équilibriste d’Ariel Sharon »
Sharon’s Balancing Act
Los Angeles Times (États-Unis)
[AUTEUR] Yossi Klein Halevi est le correspondant en Israël de New Republic et rédacteur au Jerusalem Report.
[RESUME] En 1991, pendant la guerre du Golfe, les États-Unis avaient demandé à Israël de ne pas riposter aux attaques irakiennes afin de ne pas rendre la position des dirigeants arabes de la coalition anti-Hussein délicate face à leur opinion publique.
Aujourd’hui, il n’existe plus de coalition arabe anti-Hussein et Israël devrait riposter si l’Irak l’attaque lors de l’invasion du pays par les États-Unis. Une nouvelle absence de réaction d’Israël pourrait être vue comme de la faiblesse et inciter les pays arabes et les terroristes à l’attaquer.
Pourtant aujourd’hui, le président Bush demande à Ariel Sharon de riposter moins durement aux attaques terroristes palestiniennes sur son territoire, ce qu’il lui sera difficile de faire accepter à Tsahal. Contrairement à ce que le monde croit, la répression israélienne après les attaques palestiniennes a fait baisser le nombre d’attentats suicides.
Sharon n’est pas un extrémiste, c’est un homme qui recherche la cohésion et la sécurité de son pays. Il est confronté aux exigences contradictoires de Bush et des partisans d’une méthode dure au sein du Likoud.
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