« La domination états-unienne sur le monde changera pendant notre vie »

US world dominance will change in our lifetimes
The Independant (Royaume-Uni)

[AUTEUR] Jimmy Carter est ancien président des États-Unis (1977-1981). Il a reçu cette année le prix Nobel de la paix et préside le Carter Center. Cette tribune est extraite de son discours lors de la réception du prix Nobel.

[RESUME] Le monde a beaucoup changé depuis que j’ai quitté la Maison-Blanche et, désormais, il n’y a plus qu’une seule superpuissance, disposant d’une force économique et militaire sans précédent et dont les avis prévalent sur quasiment tous les sujets mondiaux. Cette situation ne changera vraisemblablement pas avant notre mort, mais la manière dont nous exercerons cette domination doit changer.
Pourtant, le monde est aujourd’hui plus dangereux qu’hier. Les guerres civiles se développent et les récents actes de terrorisme ont montré qu’aucune superpuissance n’est invulnérable. Aujourd’hui, notre attention se porte sur l’Irak et sur l’obligation qui lui est notifiée par l’ONU de se désarmer.
En tant que concitoyen de Martin Luther King et citoyen d’un monde troublé, j’estime que les buts d’une société doivent être la paix, le respect des Droits de l’homme et de l’environnement. C’est pourquoi, je crois que, si la guerre est parfois un mal nécessaire, elle n’est jamais un bien. Nous devons apprendre à vivre ensemble et non pas à édifier la paix sur la mort de nos enfants.

« Le but devient la démocratie musulmane »

The goal becomes Muslim democracy
International Herald Tribune (États-Unis)

[AUTEUR] Richard N. Haass est directeur de la planification politique au département d’État et ancien directeur et vice-président du Centre d’études politiques étrangère de la Brookings Institution de Washington. Cette tribune est adaptée d’un message envoyé au Council on Foreign Relations à Washington, le 4 décembre.

[RESUME] Le rapport sur le développement humain arabe réalisé par l’UN Development Program et l’Arab Fund for Economic and Social Development montre que le monde arabe est en retard sur d’autres régions en ce qui concerne les libertés individuelles, les droits des femmes et le développement économique et social. Ces graves problèmes ne peuvent être résolus que par des systèmes politiques plus souples et plus démocratiques. Les différentes administrations à Washington auraient dû considérer la démocratisation des pays arabes comme une priorité. Les États-Unis, préoccupés par leur approvisionnement en pétrole, l’endiguement des expansionnisme soviétique, irakien et iranien et par la résolution du conflit israélo-palestinien, ont raté l’opportunité de soutenir la démocratie pour faire de cette région une zone plus prospère, plus sûre et plus stable.
La démocratie est, certes, imparfaite mais sur le long terme, elle est plus stable que les régimes reposant uniquement sur l’autorité, comme l’ont montré les exemples de l’Iran, de la Roumanie et du Liberia. La démocratie dans les pays arabes serait positive pour eux, mais également pour l’Amérique car ces pays ne génèreraient plus de terroristes ni d’extrémistes. Dorénavant, les États-Unis travailleront plus énergiquement pour promouvoir la démocratie dans ces pays, en partenariat avec les populations et les gouvernements.

« Sortir les scientifiques d’Irak »

Pull scientists out of Iraq
International Herald Tribune (États-Unis)

[AUTEUR] James Woolsey est avocat d’affaires, ancien directeur de la CIA (1993-1995) et fondateur de la Foundation for the Defense of Democracies, un think tank néo-conservateur créé après le 11 septembre. Il est administrateur du Center for Strategic and International Studies.

[RESUME] Tout le monde sait que Saddam Hussein détient des armes chimiques et bactériologiques. Il n’est pas question de prouver une infraction de sa part, mais de le désarmer.
Peu importe que des pays, qui prétendent vouloir le désarmer, refusent d’agir parce qu’ils n’ont pas vu les armes. Les seuls États qui sont importants pour atteindre cet objectif sont le Royaume-Uni, la Turquie, le Koweït, le Bahreïn et le Qatar.
Vu son manque de moyen, la seule chance pour Hans Blix de trouver quoi que ce soit est d’avoir le droit de sortir les scientifiques irakiens de leur pays pour pouvoir les interroger comme nous l’avions fait avec de très bons résultats dans les années 90.

[CONTEXTE] Dans les années 90, la CIA développa diverses campagnes d’intoxication visant à présenter l’Irak comme la quatrième puissance militaire du monde (après les USA, la Russie et la Chine). Pour ce faire, elle utilisa le concours de faux témoins comme le célèbre « capitaine Karim ».

« Comment les Saoudiens s’achètent des amis »

How the Saudis buy friends
Jerusalem Post (Israël)

[AUTEUR] Daniel Pipes est directeur du Middle East Forum et auteur de Militant Islam Reaches America. Il a récemment fondé Campus Watch une organisation dont le but est de soutenir la vision néo-conservatrice du Proche-Orient dans les universités états-uniennes. Voir à ce sujet, la dernière investigation du Réseau Voltaire : « Le Centre pour la politique de sécurité : les marionnettistes de Washington ».

[RESUME] La bienveillance de l’administration Bush, vis-à-vis des Saoudiens, contrairement à ce que prônent les sénateurs états-uniens, est le résultat d’une culture saoudienne de la corruption qui vise l’exécutif, mais pas le Congrès. Comme l’a déclaré l’ambassadeur saoudien aux États-Unis, le prince Bandar Bin Sultan : « Si les Saoudiens ont la réputation de prendre soins de leurs amis quand ces derniers quittent leurs fonctions, vous serez surpris du nombre de bons amis que vous allez trouver dans leurs bureaux ».
Ainsi, on trouve parmi les anciens responsables de Washington payés par le royaume saoudien : Spiro T. Agnew, Jimmy Carter, Clark Clifford, John B. Connally, William E. Simon, George H.W. Bush et de nombreux anciens ambassadeurs américains à Riyadh. Cette situation a pour conséquence que des Américains, occupant des postes élevés, altèrent la politique du pays pour en retirer des gains personnels. Il est donc urgent que le Congrès légifère afin d’empêcher quiconque a eu un poste élevé dans l’administration américaine, et ayant eu des contacts étendus avec l’Arabie saoudite, de recevoir des fonds en provenance de ce royaume.

« La vraie voix de l’Islam »

True voice of Islam
Gulf News (Dubaï)

[RESUME] Abdallah II de Jordanie est le souverain du royaume Hashémite de Jordanie.

[RESUME] La vraie voix de l’Islam est celle de la justice, de la paix et de la tolérance. Mais ce n’est pas la voix que retiennent les États-uniens qui perçoivent souvent à sa place celle des extrémistes qui rejettent l’ouverture de l’Islam vers le monde. Pourtant, les bases de notre religion considèrent que la vraie guerre sainte se fait contre le péché en chaque homme et que la guerre ne doit pas toucher les femmes, les enfants et les vieillards. Quand les terroristes enfreignent ces commandements, ils montrent qu’ils recherchent le pouvoir politique et non la promotion de la religion.
Bien avant d’attaquer l’Occident, les extrémistes ont attaqué les musulmans modérés, tuant notamment mon grand père, Abdallah Ier de Jordanie, et blessant par balle mon père, Hussein. Les musulmans modérés doivent faire entendre la vraie voix de l’Islam, celle que les terroristes essayent de détruire, et doivent lutter contre les injustices qu’ils exploitent. Cette tâche doit surtout se faire en terre sainte où Israéliens et Palestiniens veulent la paix et la sécurité. C’est dans ce but, que la Jordanie travaille avec les États-Unis, la Russie, l’Union Européenne et l’ONU pour en finir par la négociation avec ce conflit.