« La puissance américaine va au delà du sensationnel »

American Power Moves Beyond the Mere Super
New York Times (États-Unis)

[AUTEUR] Gregg Easterbrook est rédacteur sur les questions de politique publiques à The New Republic et contributeur à The Atlantic Monthly.

[RESUME] L’armée américaine est la plus puissante que le monde ait connu aussi bien dans l’absolu que relativement à l’époque historique : elle est plus puissante que la Wechmacht ne l’était en 1940 et plus puissante que les légions romaines. Pour les années à venir, aucune nation ne pourra rivaliser avec les États-Unis en termes militaires et nous avons donc mis fin à la course aux armements.
Toutefois, paradoxalement, une telle domination peut pousser à la prolifération nucléaire car certains États peuvent concevoir l’arme atomique comme le seul moyen d’échapper à la domination militaire états-unienne, comme la Corée du Nord. Aussi, si les États-Unis donnent l’impression que la possession d’armes nucléaires immunise contre tous risques d’attaque, ils vont pousser d’autres pays à s’en procurer.
Les États-Unis ont une flotte qui n’a pas d’équivalent avec neuf super porte-avions et la course aux armements dans le domaine maritime qui a lieu depuis des siècles est terminée. De même, nous avons mis fin à cette compétition dans le domaine aérien et si, sur le plan des troupes au sol, nous sommes concurrencés par la puissante armée chinoise, nos forces sont suffisantes pour mettre fin à la course aux armements terrestre. En outre, même si la course aux armements ne prendra jamais fin dans ce domaine en raison du faible coût de ce type d’équipement, les États-Unis sont dominants dans les domaines technologiques. Nous sommes également en situation de force dans le domaine spatial.
Cette domination dans tous les domaines vient de l’argent. En effet, le budget militaire des États-Unis est supérieur à la somme des dépenses militaires de l’ensemble des pays de l’OTAN, de la Russie, de la Chine, du Japon, de l’Irak et de la Corée du Nord réunis. C’est un domaine de plus au sujet duquel les gouvernements du monde entier vont devoir reconnaître qu’ils ne peuvent pas rattraper les États-Unis. Cette situation se traduit par une baisse des dépenses en matière d’armement au niveau mondial qui était de 1300 milliards de dollars en 1985 et qui n’ont plus été que de 840 milliards de dollars en 2002.
Toutefois, cette puissance militaire ne rend pas nos troupes invincibles et les problèmes politiques ne peuvent pas tous être réglés militairement pour autant.

« Comment mélanger politique et religion »

How to Mix Politics With Religion
New York Times (États-Unis)

[AUTEUR] Reuel Marc Gerecht est un ancien officier de la CIA. Il a publié divers ouvrages contre les ayatollahs iraniens sous le pseudonyme d’Edward Shirley. Il est membre de l’American Enterprise Institute et du Project for a new American Century.

[RESUME] 24 ans après lui, les disciples de l’Ayatollah Khomeini en Irak tentent de prendre le contrôle du clergé chiite, dont la tradition est pourtant de rester éloigné des questions politiques. Moktana al-Sadr et Muhammad Bakr al-Hakim, le religieux favori de Téhéran, utilisent l’intimidation physique et les démonstrations de force politique pour prendre l’ascendant sur l’ayatollah Sistani ; un religieux modéré qui pourrait accepter la création d’une démocratie pluraliste et séculière en Irak sous influence américaine.
Les techniques utilisées sont les mêmes que celles de Khomeini, mais Sadr et Hakim n’ont pas, contrairement à Khomeini, eu le temps de former un groupe de mollah radicaux sur lequel s’appuyer. Ils ne peuvent pas compter sur l’appui des parti gauchistes et du parti communiste irakien qui se souviennent que leurs homologues iraniens avaient aidé la prise du pouvoir par Khomeini avant d’être anéantis. Cependant, le clergé irakien moyen, privé d’information par le système totalitaire de Saddam Hussein, ignore que la population iranienne rejette désormais la modèle de « démocratie islamiste ». Cependant, dès que les liens entre l’Iran et l’Irak se réouvriront, ils le découvriront et cela diminuera l’influence des partisans de la révolution islamique.
Toutefois, Sadr et Hakim ont également compris qu’il serait difficile pour le clergé chiite de soutenir l’Amérique. Ils s’appuient sur les incertitudes concernant la mise en place des institutions démocratiques en Irak par les États-Unis pour présenter leur présence comme « impérialiste » et pour gagner de l’influence dans les mosquées. Pour cela, ils mettent en place des services à la population et commettent des actes de violence, comme l’assassinat de Khoei, religieux soutenu par les États-Unis. Les États-Unis doivent donc aider et financer le clergé modéré pour leur faire face.

« Les causes essentielles du pillage »

The root causes of pillage
Jerusalem Post (Israël)

[AUTEUR] Daniel Pipes vient d’être nommé administrateur de l’US Institute of Peace par le président Bush. Il est directeur du Middle East Forum et auteur de Militant Islam Reaches America. Il est collaborateur de Benador Associates et a fondé Campus Watch, une organisation dont le but est de soutenir la vision néo-conservatrice du Proche-Orient dans les universités états-uniennes. Voir à ce sujet, l’investigation du Réseau Voltaire : « Le Centre pour la politique de sécurité : les marionnettistes de Washington ».

[RESUME] Certains universitaires ont accusé l’administration Bush d’être responsable de la destruction des musées, bibliothèques et archives irakiennes et l’ont qualifiée de « barbare » ou de « criminelle » pour cela. Ce faisant, ils oublient que ce sont les Irakiens qui ont commis ces actes, contre les souhaits de la Coalition.
Ils oublient également de noter que de tels actes de destruction sont extrêmement rare dans l’histoire. Les Français et les Japonais ne se sont pas mis à détruire leurs musées à la fin de la Seconde Guerre mondiale, pas plus que les Panaméens n’ont brûlé leurs archives en 1990 ou les Koweïtiens en 1991. En fait, cette frénésie de destruction n’a qu’un seul précédent : les actions commises par les Irakiens en 1990-1991 : au Koweit, l’armée irakienne avait détruit des musées, tout comme les rebelles irakiens au régime de Saddam Hussein en 1991.
La violence inhérente à la société irakienne moderne est une cause de cette haine de sa propre culture. Aussi, si la Coalition aurait dû davantage s’y préparer, ce sont les Irakiens qui portent la responsabilité morale de ces destructions et cela entraîne deux conclusions : les analystes du Proche-Orient ont prouvé à nouveau leur aveuglement politique et les Irakiens ont montré qu’ils agiraient de façon qui déplaise à la Coalition.

« Réaliser les promesses de l’ONU »

Realizing The U.N.’s Promise
Washington Post

[AUTEUR] Mike Moore est ancien directeur de l’OMC et ancien Premier ministre de Nouvelle Zélande.

[RESUME] La puissance militaire et économique des États-Unis est sans équivalent dans le monde et ce pays doit en tirer les leçons.
Pendant la seconde Guerre mondiale, le président Roosvelt avait travaillé à la mise en place de l’ordre international qui prendrait place à la fin de la guerre. C’est ainsi que sont nés l’ONU, l’OTAN, le FMI, la Banque mondiale, le plan Marshall et le prédécesseur de l’OMC. Toutefois, après la chute du Mur de Berlin, un sentiment de malaise et d’incompréhension s’est développé dans le monde face à la puissance états-unienne. Une réconciliation est nécessaire et l’ONU pourrait avoir un rôle majeur dans cette tâche, mais tous blâment cette organisation à cause de cette discorde.
Ce n’est pas juste car les Nations Unies peuvent seulement faire ce que ses membres la laissent faire. Si aujourd’hui, l’ONU est une sorte de super Croix-rouge, elle n’a pas atteint les objectifs que lui avaient assignés ses créateurs. Il est nécessaire de repenser son organisation. En effet, elle a été créée à une époque où il y avait beaucoup moins de pays et elle a désormais des centaines d’agences qui émettent des discours contradictoires. Le secrétaire général a peu de pouvoirs pour transformer l’organisation et ils sont sapés par les bureaucrates qui veulent conserver le statu quo.
Aujourd’hui, le multilatéralisme est devenu un paravent pour que des États fassent de l’obstruction. Il est donc temps que les États puissants organisent la réforme. George W. Bush peut faire taire les critiques contre lui en réalisant cela.

« Cuba devrait se voir refuser un siège dans la Commission des droits de l’homme »

Cuba should be denied a seat on rights panel
International Herald Tribune (États-Unis)

[AUTEUR] José Miguel Vivanco est directeur exécutif de la division Amérique de Human Right Watch.

[RESUME] En raison de la présidence libyenne et de la présence parmi les membres votants de la Chine, de l’Arabie saoudite et du Zimbabwe, la Commission des Droits de l’homme de l’ONU échoue dans sa mission. Les violateurs des Droits de l’homme les plus flagrants échappent à toute condamnation. La situation pourrait être encore pire si Cuba voyait son siège renouvelé dans cette Commission aujourd’hui puisque cela entacherait définitivement la crédibilité de cette commission.
En effet, le gouvernement de Fidel Castro a récemment montré son dédain pour les idéaux de cette commission en faisant arrêter des dissidents, des journalistes et des défenseurs des Droits de l’homme, dont Raùl Rivero et Hector Palacios. Tous ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 28 ans de prison en raison de leurs prises de position. Malgré tout, Cuba est presque certain de récupérer son siège dans cette commission car l’Amérique latine n’a proposé qu’un nombre de candidat, incluant Cuba, égal au nombre de siège qu’elle a à pourvoir.
Il faut que les gouvernements d’Amérique latine proposent plus de candidats et il faut fixer des critères de sélections minimum pour faire partie de cette commission.