« Comment leur grand mensonge est apparu »
How Their Big Lie Came to Be
Los Angeles Times (États-Unis)
[AUTEUR] Robert Scheer est un chroniqueur régulier du Los Angeles Times.
[RESUME] La déclaration du général des Marines James Conway concernant l’absence d’armes de destruction massive en Irak a plongé la Maison-Blanche dans l’embarras et nous conduit à nous interroger sur la validité des informations fournies. Est-ce une erreur des services de renseignement ou est-ce une exagération voulue par nos dirigeants politiques ?
Quoi qu’il en soit des têtes vont tomber. Tony Blair s’est mis dans une position délicate en affirmant que les armes irakiennes pouvaient être lancés en 45 minutes après la décision de le faire, mais l’administration Bush semble croire que personne ne se soucie de sa distorsion de la vérité. Paul Wolfowitz a déclaré dans une interview à Vanity Fair que le thème des armes de destruction massive avait été choisi par commodité, admettant ainsi qu’on avait menti aux citoyens et aux troupes sur les raisons de la guerre. Le 11 septembre et la crainte des armes de destruction massive irakiennes sont devenus le moyen de pousser au re-découpage du Proche-Orient par les néo-conservateurs.
Le 11 septembre a été un cadeau pour les néo-conservateurs et ils ont inventé le lien entre les attentats et Saddam Hussein et l’imminence de la menace des armes de destruction massive irakienne pour atteindre leur but.
« Ainsi nous avons été trompé ? Nous avons besoin d’une enquête complète »
So were we misled ? We need a full-scale inquiry
The Independent (Royaume-Uni)
[AUTEUR] Charles Kennedy est le président du parti Libéral démocrate britannique.
[RESUME] En essayant de convaincre de la nécessité de la guerre, Tony Blair a perdu sa crédibilité. Nous devons à présent organiser une enquête de la Chambre des communes concernant la politisation des renseignements fournis au Parlement.
M. Blair avait affirmé que nous n’irions en guerre qu’avec une seconde résolution du Conseil de sécurité ou si les inspecteurs affirmaient que les inspections étaient voués à l’échec et qu’un veto déraisonnable était posé. Ce cas de figure ne s’est pas présenté, pourtant la guerre a été menée unilatéralement avec les États-Unis. Si le vote en faveur de la guerre fut obtenu par le gouvernement, c’est parce que des députés travaillistes hésitants ont fini par faire confiance au Premier ministre.
L’affirmation selon laquelle Saddam Hussein pouvait utiliser des armes en 45 minutes a été démentie implicitement par Geoff Hoon et Jack Straw dans leurs tentatives pour expliquer pourquoi on ne trouvait pas les armes de destruction massive irakienne. La guerre a affaibli l’OTAN et l’Union européenne. Bien que nous dirigions l’Irak depuis le 20 avril, nous n’avons pas trouvé d’armes de destruction massive, il n’existe pas d’assemblée irakienne et les soldats de la Coalition continuent de mourir en Irak tous les jours.
Tony Blair a brisé la confiance entre le peuple et les élus.
« Un nouvel OTAN est nécessaire »
A new NATO needed
Washington Times (États-Unis)
[AUTEUR] Jaap de Hoop Scheffer est ministre des Affaires étrangères chrétien-démocrate des Pays Bas.
[RESUME] Les besoins de sécurité commune des États-Unis et de l’Europe sont de plus en plus importants. Le monde est un endroit dangereux et nous ne pouvons faire face que rassemblés aux menaces, telles que le terrorisme ou la prolifération des armes de destruction massive. Les coalitions ad hoc manquent de la stabilité et de la transparence qui sont la marque des organisations internationales permanentes.
Depuis la fin de la Guerre froide, l’OTAN. s’est adaptée aux nouvelles situations et a joué un rôle central dans la stabilisation et la démocratisation des États d’Europe centrale et orientale. L’Union européenne et l’OTAN ont travaillé main dans la main. Si l’Europe a pris de plus en plus d’importance dans cette tâche, l’engagement états-unien reste vital. L’OTAN est en train d’entamer une seconde mutation pour pouvoir agir hors d’Europe, là où naissent les menaces. L’OTAN pourrait ainsi, outre son action de maintien de la paix en Afghanistan et en Irak, offrir une force de maintien de la paix pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien. Ces missions nécessitent des forces flexibles, rapides et modernes.
L’OTAN n’est pas obsolète et chaque nouvelle crise offre de nouvelles opportunités. Cet effort collectif nécessite un investissement politique et militaire constant pour apporter de nouvelles réponses aux menaces collectives. Le Sénat a ratifié l’accession de sept nouveaux États et ces pays vont prendre part à la seconde transformation.
« La haute compétition des satellites »
Satellite competition high
Washington Times (États-Unis)
[AUTEURS] Robert S. Walker est l’ancien président de la commission des Sciences de la Chambre des représentants. Il a été l’année dernière président de la Commission sur le futur de l’industrie aérospatiale états-unienne. Il est maintenant président de Wexler and Walker Public Policy Associates. John W. Douglass est un membre de la Commission et il est président de l’Aerospace Industries Association. Il est ancien assistant au secrétaire à la Marine pour la recherche sur les systèmes de défense.
[RESUME] Si la guerre en Irak a démontré que les États-Unis restaient les leaders incontestés dans le domaine aérospatial militaire, les problèmes économiques ont porté un rude coup à l’aviation civile états-unienne. Dans le même temps l’Union européenne est en train de développer une alternative au système GPS, le programme Galileo.
Si ces deux systèmes sont développés, cela signifiera qu’il existera deux standards différents en Europe et dans le reste du monde. Mais si un seul domine, c’est la nation qui le contrôlera qui établira les standard de guidage et de navigation internationaux civils et militaires. Le système GPS doit donc être modifié pour être plus performant que ne pourra l’être le système Galileo afin de décourager les Européens de lancer ce système concurrent.
Si aujourd’hui, l’aviation civile se porte mal, le marché devrait se revitaliser bientôt. Il ne faut pas sous-estimer la concurrence européenne et la meilleure prévention contre cette concurrence est une industrie aérospatiale forte, ce qui suppose des investissements substantiels du gouvernement ainsi que de nombreux programmes militaires aboutissant à de nouvelles technologies. Il faut aussi continuer les discussions avec l’Europe pour fixer les standards de navigation. Les investissements que nous faisons aujourd’hui sont ceux qui posent les fondations de la sécurité militaire et économique des États-Unis dans les années à venir.
« Des signaux contradictoires sur la prolifération »
Mixed signals on proliferation
Washington Times (États-Unis)
[AUTEUR] [Frank J. Gaffney Jr.] est président du Center for Security Policy, le think tank qui rassemble les principaux « faucons » états-uniens. Le Réseau Voltaire lui a consacré une enquête : « Le Centre pour la politique de sécurité : les marionnettistes de Washington ».
[RESUME] Le président George W. Bush a utilisé son voyage en Europe pour promouvoir la coopération internationale contre la prolifération des armes de destruction massive et les États voyous qui soutiennent le terrorisme. Malheureusement, certains pays dont le président a rencontré les dirigeants ce week-end (notamment la France, l’Allemagne, la Russie et la Chine) ne partagent pas ce point de vue. Leur gouvernement ou leurs entreprises ont aidé les proliférateurs à disposer de technologies. Ils ont donc d’autres priorité que d’empêcher ce type de transfert de technologie. Il est clair que si ces pays ne fournissaient pas ces régimes en matériel pouvant à la fois avoir un usage civil et militaire, les proliférateurs seraient moins dangereux.
Malheureusement, les efforts de Bush pour convaincre les nations industrialisées de mettre un terme à ce type de commerce pourraient être mis en cause par une nouvelle loi, curieusement défendue par Don Evans et Condoleezza Rice, qui prévoit de libéraliser la vente des ordinateurs ultrarapides qui peuvent servir à la construction d’armes de destruction massive.
L’amendement prévoyant cette libéralisation a été rejeté par la Chambre des représentants par seulement dix voix d’écart, mais le lobbying de l’industrie informatique continue. Il ne faut pas que l’administration Bush sape ses propres efforts en adoptant de telles lois.
« Les Européens mettent un terme au débat sur la nourriture génétiquement modifiée »
Europeans Gag on Modified Foods
Los Angeles Times (États-Unis)
[AUTEUR] Jeremy Rifkin est l’auteur de The Biotech Century. Il est président de la Foundation on Economic Trends de Washington.
[RESUME] Ceux qui pensaient que la dispute entre l’administration Bush et nos alliés européens avait pris fin avec la guerre en Irak se sont trompés. La question des OGM pourrait entraîner une lutte encore plus importante. Dans un discours récent, George W. Bush a accusé le moratoire de l’Union européenne sur les OGM de décourager les pays en vois de développement d’en utiliser et donc d’augmenter les problèmes de la faim et de la pauvreté dans le monde. Les États-Unis tentent également de passer par l’OMC pour forcer l’Union européenne à accepter ce type de nourriture.
Pourtant, les Européens ne veulent pas des OGM car ils en craignent les conséquences sur l’environnement, sur la santé et parce qu’ils ne veulent pas sacrifier leur culture culinaire. L’argument de la faim dans le monde est, en outre, douteux car il s’agit d’un problème complexe que les OGM ne peuvent pas résoudre. En effet, 80 % des enfants souffrant de la faim vivent dans des pays qui disposent de surplus agricoles, mais où les inégalités dans le partage des terres sont importantes. De plus, les OGM sont plus chers sur le long terme que les semences classiques et les fermiers pauvres ne pourront donc pas se les payer.
Par ailleurs, on ignore encore si le croisement entre des pollens génétiquement modifiés et des pollens non modifiés ne peut pas générer une pollution biologique.
La lutte sur la question des OGM pourrait nous amener à devoir repenser la logique de la globalisation.
« La nouvelle place du Japon dans les affaires du monde »
Japan’s new place in world affairs
The Independent (Royaume-Uni)
[AUTEUR] Bill Rammell est ministre délégué des Affaires étrangères britannique travailliste. Cette tribune est adaptée d’un discours prononcé au Royal United Services Institute de Londres.
[RESUME] Le débat sur la façon dont les forces de défenses du Japon sont définies par la loi permet aux gouvernements japonais successifs d’engager avec leur population une discussion sur le degré de capacité militaire nécessaire au pays pour garantir son rôle international.
Après le 11 septembre 2001, le Japon a adopté une loi qui lui a permis d’apporter un support non-combattant à l’action en Afghanistan. Depuis 1992, le Japon peut participer aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, ce qu’il a fait au Timor oriental. Nous partageons l’avis du Premier ministre Koizumi et du président Bush sur le caractère inacceptable du chantage nord-coréen, de la possession d’armes nucléaires par Pyongyang et sur la nécessité de libérer les citoyens japonais kidnappés.
L’année dernière, nous avons célébré le centenaire de l’alliance anglo-japonaise. Il est plus vital que jamais que notre alliance continue de se développer.
« Le choix du Maroc : l’ouverture ou le terrorisme »
Morocco’s choice : openness or terror
International Herald Tribune (États-Unis)
[AUTEUR] Aboubakr Jamai est rédacteur en chef du Journal Hebdomadaire.
[RESUME] Les attentats suicide du 16 mai au Maroc qui ont fait 43 morts ont aussi mis en danger l’avenir de la démocratie dans notre pays. Ces attentats ont été commis par des Marocains pauvres et n’ayant jamais quitté le pays. Ce qui montre que l’idéologie de l’islam radical arrive chez nous et trouve le moyen de recruter. Face à cela, le gouvernement à adopté une législation qui limite les libertés au nom de la sécurité, imitant ainsi les États-Unis.
Pourtant, pour combattre le terrorisme, le Maroc a au contraire besoin de plus de démocratie. La démocratie dans le pays a évolué de façon hésitante. La monarchie conserve tous les pouvoirs. C’est un système que rejettent les Marocains et les fondamentalistes en profitent. Paradoxalement, ce système antidémocratique est défendu par des forces qui se définissent comme démocratiques et progressistes, mais qui prétendent qu’un despotisme éclairé protège le Maroc contre l’extrémisme.
Il y a une réelle chance de voir émerger une vraie démocratie au Maroc. Un tel système pousserait les islamistes à modérer leurs positions, comme ça a été le cas en Turquie. Le seul antidote à l’extrémisme, c’est le renforcement de notre culture démocratique.
Restez en contact
Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Subscribe to weekly newsletter