Halliburton a été brocardée la semaine dernière par John Kerry. Il a affirmé que la Guerre d’Irak avait été menée au profit « des vendeurs de guerre et à ceux qui administrent les politiques mondiales derrière le rideau » et que cette guerre avait rapporté « des milliards de dollars aux grandes entreprises, aussi bien celles qui fabriquent des armes que celles qui reconstruisent l’Irak, comme Halliburton et ses entreprises sœurs ».
Oups ! Excusez moi, ça n’était pas Kerry, c’était Oussama Ben Laden, ou au moins un homme prétendant être Ben Laden sur une cassette audio. Le rapprochement de la rhétorique des démocrates avec celle d’Al Qaïda devrait pousser les démocrates à en changer et à cesser de diaboliser cette entreprise. Ce d’autant plus qu’il s’agit d’une entreprise qui a eu 33 morts parmi ses employés qui aidaient nos troupes.
Il y a deux types d’attaques contre Halliburton. La première est l’accusation selon laquelle l’entreprise a profité de l’influence de Dick Cheney, son ancien PDG, pour obtenir des contrats en Irak alors même qu’elle procure du matériel à l’Armée depuis qu’elle a remporté le marché en 2001 pour l’équipement des militaires. Elle a également démontré son savoir faire dans les années 90 en Bosnie et au Kosovo, un savoir faire reconnu par Al Gore. Malgré cette expérience, Halliburton est également accusée de prendre avantage des contrats pour réaliser des profits injustes notamment par l’emploi de sous-traitants qui surfacturerait leurs services. Cependant Halliburton affirme que chaque dépense est justifiée et elle est soutenue par des responsables militaires. En outre Halliburton gagne peu en Irak en travaillant au service du gouvernement et en prenant des risques.
En fait, en se concentrant sur Halliburton, on perd de vue les dépenses excessives perpétuelles du Pentagone, liées à une bureaucratie démesurée. Ce système bureaucratique est extrêmement dommageable et ce encore plus en Irak.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Don’t Blame Halliburton », par Max Boot, Los Angeles Times, 22 avril 2004.