La lutte contre le trafic d’être humain est en bonne place dans la liste des priorités de l’administration Bush. Le président lui-même a dénoncé ces pratiques devant l’Assemblée générale des Nations unies en septembre dernier. Face à l’horreur de ces crimes, nous nous sommes saisis du dossier.
Des femmes et des petites filles, parfois de six ans, sont exploitées sexuellement, des hommes sont utilisés pour du travail forcé et des enfants exploités comme soldats. Cela touche 600 000 à 800 000 personnes dont une grande majorité de femmes et d’enfants. Derrière les chiffres, chaque cas est différent et monstrueux. À la demande de George W. Bush, le département d’État a rédigé un rapport sur la situation qui met la pression sur les pays dont la politique dans ce domaine est déficiente. Notre système a trois niveau de classement et entrer dans le troisième, c’est s’exposer à des sanctions. Beaucoup de pays ont travaillé pour éviter d’arriver dans ce troisième niveau et cela a permis de sauver des vies. Nous travaillons également plus que jamais pour aider les victimes des trafics. Ainsi, le département d’État soutient la Angel coalition qui aide les ONG en Russie et met en place un système pour soutenir les enquêtes et apporter plus d’éléments dans les procès. L’Agence des États-Unis pour le développement international finance également l’International Justice Mission qui lutte contre le trafic d’humains au Cambodge.
Ces groupes font un travail héroïque mais nous ne sommes pas encore satisfaits par nos propres progrès. On recense 18 000 cas par an dans notre propre pays. Ces trafics sont liés au crime organisé et à d’autres trafics. C’est un problème de santé global car cela facilite la diffusion du sida et d’autres maladies et un problème de sécurité car les profits de ces trafics alimentent d’autres crimes et violences. Il faut que les lois internationales qui condamnent ce trafic soit davantage appliquées. La puissance américaine ne peut pas suffire, il faut une coopération internationale. Ce mal ne sera peut-être jamais éradiqué, mais il faut au moins le résorber. Nous devons nous battre pour la dignité des victimes et pour la nôtre.

Source
International Herald Tribune (France)
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« An action plan against a global evil », par Colin Powell, International Herald Tribune, 17 juin 2004.