Vladimir Poutine, l’aspirant dictateur de Russie, a forcé George W. Bush à montrer s’il était vraiment attaché à la démocratie. La décision du président russe lundi de supprimer l’élection des gouverneurs et de faire élire le Parlement russe sur la base de listes constituées par les dirigeants des partis qu’il contrôle sont des pas importants vers la tyrannie en Russie. Il utilise cyniquement l’attaque terroriste de Beslan comme excuse.
Poutine installe sa dictateur à l’ancienne, en affirmant renforcer l’État face à ses ennemis. La grande question est : quelle sera la réaction de Bush, lui qui a affirmé depuis le 11 septembre que son objectif était de promouvoir la démocratie dans le monde ? Cette attitude a été dénoncée par les « réalistes », mais il l’a mis en œuvre en Irak, dans le Grand Moyen-Orient et en Afghanistan. Toutefois, ces dernières années, il n’a pas pris position contre les politiques anti-démocratiques en Russie. Colin Powell les a dénoncé, mais la Maison-Blanche est restée silencieuse. Pourtant, le fait que Poutine renforce son pouvoir ne nous est d’aucune utilité dans la guerre au terrorisme, au contraire cela décrédibilise nos efforts en faveur de la démocratie. Mener la guerre au terrorisme ne veut pas dire qu’il faut rejeter les autres éléments de politique étrangère. Une dictature en Russie est au moins aussi dangereuse qu’une dictature en Irak. Une tyrannie en Russie ne sera jamais un allié fiable dans la guerre au terrorisme.
Bush doit contraindre Poutine à faire marche arrière en dénonçant son attitude.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Stand Up to Putin », par Robert Kagan, Washington Post, 15 septembre 2004.