Ne respectant pas son devoir de réserve, Johan Steyn a estimé que les États-Unis étaient responsables d’un « monstrueux échec de la justice » à Guantanamo en gardant et en faisant juger par des commissions militaires les combattants d’Al Qaïda et les Talibans. Ces propos ont été tenus alors que le gouvernement britannique entame des négociations avec les États-Unis sur le statut des prisonniers de Guantanamo.
On ne peut pas libérer ces hommes car ils combattraient à nouveau pour les Talibans, pour renverser le président démocratiquement choisi Hamid Karzaï et s’en prendre au personnel humanitaire. Les lois humanitaires internationales reconnaissent à un dirigeant le droit de garder captif les combattants ennemis tant que le conflit n’est pas terminé. Lord Steyn affirme, sans preuve, que les détenus de Guantanamo sont essentiellement des combattants Talibans plutôt que des membres d’Al Qaïda. Mais quand bien même, les combats en Afghanistan n’ont pas cessé. Les citoyens britanniques d’Istanbul ont de bonnes raisons de s’opposer au retour d’un régime Taliban-Al Qaïda en Afghanistan.
En outre, quoi qu’en dise Lord Steyn , les prisonniers sont bien traités et, comme l’a rappelé le département de la Défense états-unien, les États-Unis ne se mettent pas en infraction des traités signés concernant la torture. Lord Steyn affirme en outre que les procédures des commissions militaires ne permettent pas de s’assurer d’un procès équitable. Pourtant, ces débats sont conduits par des juges-avocats généraux expérimentés et les décisions rendues par des jurys indépendants. Les procès ne sont secrets que quand les éléments classifiés sont présentés et l’avocat de la défense peut présenter des preuves et faire auditionner des témoins.
En fait, si la détention a lieu à Guantanamo, ce n’est pas pour échapper à certaines règles, mais pour des questions de place. Les détenus sont jugés de la même façon que les prisonniers nazis après la Seconde Guerre mondiale. Il n’est malheureusement pas possible de « démobiliser » des terroristes et toutes les personnes défendant les Droits de l’homme doivent combattre un retour des Talibans.
International Herald Tribune (France)
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« Let military rules apply while the war goes on », par Ruth Wedgwood, International Herald Tribune, 2 décembre 2003.
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