Aujourd’hui, je me souviens avec regret de mes amis tués par le régime ba’asiste pour avoir dénoncer le coup d’État de 1963 soutenu par la CIA, ou morts en exil sans avoir pu assister à l’arrestation de Saddam Hussein. Je suis également heureux de cette arrestation et la joie que les Irakiens ressentent est seulement ternie par le fait que la nouvelle a été annoncée par le nouveau tyran appointé : Paul Bremer.
On ignore pour l’instant comment il sera jugé. Connaîtra-t-on la vérité sur ses crimes de masse ? Sur le soutien des États-Unis dont il a bénéficié ? Sur la façon dont Washington l’a équipé en armes chimiques ? Sur la façon dont il a été encouragé à attaquer l’Iran causant ainsi la mort de millions d’Iraniens et d’Irakiens ? Le procès fera-t-il la lumière sur ses anciennes alliances avec des groupes aujourd’hui représentés au Conseil de gouvernement irakien ? En outre, des milliers d’Irakiens ont été tué lors de la guerre injuste et immorale menée par les États-Unis, ou le sont encore par les bombardements punitifs à la Ariel Sharon ou par les restes des armes à l’uranium appauvris ; Qui jugera les Bremer, Rumsfeld, Bush, ou Blair ? Quand l’Irak sera-t-il libéré ?
Quoi qu’il en soit, cette arrestation démontre que Saddam, au fond de son trou, n’avait rien à voir avec la résistance. Ce qui est confirmé par un récent rapport de la CIA. Loin de la démotiver, la résistance peut progresser suite à cette arrestation car de nombreuses forces politiques qui hésitaient à appeler à la fin de l’occupation de crainte de voir un retour du régime de Saddam Hussein vont pouvoir le faire. Maintenant que l’épouvantail Saddam Hussein a disparu, l’opposition à l’occupation, pacifique et armée, va se développer et demander des élections.

Source
The Guardian (Royaume-Uni)

« Resistance to occupation will grow », par Sami Ramadani, The Guardian, 15 décembre 2003.