Le ministère de l’Intérieur devrait annoncer aujourd’hui mercredi 25 février que le MI5 va recruter 1000 nouveaux employés pour contrer la menace du terrorisme international. Cela soulève des questions auxquelles j’espère qu’une réponse sera apportée.
En effet, il est étrange de rendre public un tel recrutement pour une organisation qui opère normalement dans l’ombre. En outre, il faudra du temps pour recruter et entraîner le personnel requis et les capacités du MI5 ne seront donc pas développées avant au moins un an. Cela signifie que soit nous pensons que le terrorisme va se développer considérablement pendant les prochaines années, soit nous estimons que nos ressources pour faire face au terrorisme sont inadéquates actuellement. Si la première hypothèse est la bonne, cela signifie que la guerre au terrorisme est un échec et que nous n’avons tiré aucun bénéfice des invasions de l’Irak et de l’Afghanistan. Si c’est la seconde hypothèse qui est exacte on peut se demander dès lors pourquoi nous faisons étalage de notre vulnérabilité, pourquoi nous sommes aussi éloignés du nombre d’agents nécessaires.
On peut penser que le Royaume-Uni a mis trop longtemps à comprendre que les attaques dont nous pourrions souffrir seraient d’une plus grande ampleur que les attentats de l’IRA, et que nous sommes peut-être devenus une cible plus évidente du fait de notre soutien inconditionnel à la politique de Washington. Pour réduire les risques, nous pourrions adopter une approche plus équilibrée, ce qui ne signifie pas que nous pouvons également investir dans le MI5. On peut se demander toutefois si la menace est suffisamment bien définie pour que ce recrutement, qui n’est pas choquant en lui même, soit vraiment utile. Accroître le nombre d’experts en armement ne serait pas du luxe mais il faut faire attention à dépenser nos ressources judicieusement.
« Do we really need 1,000 new spies ? », par Brian Jones, The Independant, 25 février 2004.
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