La couverture médiatique des violations de la loi américaine contre les prisonniers irakiens risque de mettre en place une double échelle d’appréciation des crimes pour l’Amérique et pour le monde arabe. L’administration Bush doit faire bien attention à ce que nous exprimons et à ce que nous allons faire pour ne pas donner d’armes à nos ennemis.
Un petit nombre d’Américains a fait des choses terribles à la prison d’Abu Ghraib et les accusés seront jugés. Ils doivent cependant être considérés comme innocents jusqu’au procès. S’ils sont reconnus coupables, ils devront être punis. Toutefois, en faire trop dans l’excuse et l’attrition serait une grave erreur. En effet, sans surprise, la gauche anti-américaine de notre propre pays et d’Europe, avec sa mémoire sélective qui conserve toutes les erreurs américaines et oublie toutes les atrocités anti-américaines, a utilisé cette affaire pour condamner l’Amérique.
La presse pan-Arabe, qui n’avait pas condamné les crimes de Saddam Hussein ou d’Hafez el-Hassad, monte également au créneau. Cette presse ne parlait pas de la même façon des meurtres d’Américains, brûlés et mutilés dans les rues de Faludja ou du meurtre délibéré d’une Israélienne enceinte et de ses enfants par deux Palestiniens. Nous ne devons pas accepter les condamnations émanant de ceux qui acceptent les actes vicieux des Arabes.

Source
Wall Street Journal (États-Unis)

« Democracies and Double Standards », par Newt Gingrich, Wall Street Journal, 8 mai 2004.