Le sommet de Guadalajara entre l’Union européenne et l’Amérique latine cherchera à mettre en place des mécanismes pour consolider la démocratie, la cohésion sociale et l’intégration régionale en Amérique latine. L’Union européenne est désormais le premier donateur, le principal investisseur étranger et le deuxième partenaire commercial de la région et l’élargissement de l’Union européenne va renforcer cette importance en y ajoutant la somme des relations bilatérales des dix nouveaux pays membres. L’Union européenne viendra à Guadalajara avec une double priorité à l’esprit : la cohésion sociale et l’intégration régionale.
Le niveau des inégalités en Amérique latine est le plus élevé du monde d’après la Banque interaméricaine de développement et de larges pans de la population n’ont pas pu profiter des bienfaits de l’économie libérale. Aujourd’hui, la moitié de la population latino-américaine soutiendrait un régime autoritaire qui résoudrait les problèmes économiques. La lutte contre la pauvreté est aussi un moyen de favoriser la croissance économique de toute la région. L’Union européenne veut apporter à l’Amérique latine son expérience dans le domaine de la cohésion sociale, sans rien imposer, en faisant des propositions.
C’est également ce que l’Union européenne compte faire dans le domaine de l’intégration régionale. L’intégration régionale est indispensable à l’Amérique latine si elle veut avoir un moyen d’agir sur les forces de la mondialisation. Le Mercosur l’a montré et l’Europe veut un développement de l’intégration régionale latino-américaine pour développer ses relations avec la région. Nous discutons déjà d’une zone de libre-échange avec le Mercosur et nous espérons y parvenir avant la fin de l’année.
Les deux parties sont également favorables au multilatéralisme et ensemble nous travaillons au renforcement de l’ONU.

Source
Le Monde (France)

« Amérique latine et Europe, toujours plus unis », par Chris Patten et Enrique V. Iglesias, Le Monde, 27 mai 2004.