Il y a deux façon d’interpréter les dernières élections en Amérique latine. La première est de considérer que le supposé virage à gauche s’essouffle. dans les dernières semaines, on a en effet vu l’hyper-nationaliste Ollanta Humala, un clone d’Hugo Chavez, perdre les élections péruviennes. En Colombie, dans le même temps, Alvaro Uribe a été réélu avec plus de 62 % des voix.
Mais il y a aussi une autre façon de voir les choses. En Colombie, Uribe a été concurrencé non par l’opposition traditionnelle mais par un mouvement de gauche, le Polo Democratico, qui est devenu le deuxième parti du pays. Au Pérou, le vainqueur de l’élection, Alan Garcia, reste à la tête d’un parti de gauche archaïque et populiste. Chavez, Kirchner, Morales ou Lopez Obrador (au Mexique) sont les héritiers d’une tradition populiste. En fait, le principal développement de l’Amérique latine est la différence croissante entre la gauche moderne et la gauche archaïque.
Quand Morales a nationalisé le gaz bolivien, il a grandement mis à mal l’industrie de Sao Paulo, s’aliénant Lula au Brésil. De même, son attitude ne favorise pas un rapprochement avec le Chili dont la présidente voulait pourtant régler le problème de l’accès de la Bolivie au Pacifique.
Les écarts ne cessent de se creuser car certains gouvernements préfèrent l’intérêt national à la rhétorique et à l’idéologie.

Source
Jordan Times (Jordanie)
Korea Herald (Corée du Sud)
El Nuevo Diario (Nicaragua)
Los Tiempos (Bolivie)
La Opinion (États-Unis)

« La vieja izquierda frente a la nueva izquierda en América Latina », par Jorge Castañeda, Los Tiempos, 6 juin 2006.
« Old left vs. new left in Latin America », Jordan Times, 9 juin 2006.
« Old left vs. new left in Latin America », Korea Herald, 9 juin 2006.
« La vieja izquierda frente a la nueva izquierda en América Latina », El Nuevo Diario, 9 juin 2006.
« Vieja izquierda frente a la nueva izquierda », La Opinion, 11 juin 2006.