La décision de la Cour d’appel reconnaissant la légalité de ma décision de maintenir en détention dix personnes suspectées de terrorisme international devrait mettre fin à la polémique sur les droits des prisonniers. La Cour a reconnu que l’état d’urgence rendait nécessaires les mesures que j’ai adoptées.
En tant que ministre de l’intérieur, j’ai pour devoir de protéger la société et je rejette les accusations de The Independent affirmant que mon action dans ce sens est conduite au détriment des libertés. Je veux un débat rationnel sur ces questions, un débat qui se fonde sur les faits. Ainsi, il est faux d’affirmer que sur les 600 arrestations ayant eu lieu dans le cadre des lois antiterroristes seules 14 ont abouti à une inculpation. En réalité, la moitié des personnes arrêtées ont été inculpées et ces arrestations se font sur la base d’informations sérieuses. On me reproche de ne pas expulser les détenus étrangers au lieu de les garder emprisonnés dans notre pays, mais pourtant, en les gardant emprisonnés ici, je les protège des tortures qu’ils subiraient s’ils étaient renvoyés dans leur pays d’origine.
Pour protéger nos Droits de l’homme, nous ne pouvons pas permettre aux personnes arrêtées de reprendre leurs activités, mais nos principes de détention n’ont rien à voir avec ceux de Guantanamo. Ces comparaisons sont malheureuses car elles désinforment les lecteurs et portent atteinte à notre politique. Notre action est mesurée et vise à sauver des vies. Nous ne prenons pas de risques dans ce domaine, mais notre action est régulièrement l’objet de discussions avec les représentants de la communauté musulmane. Dans une démocratie, il est du devoir des journaux de ne pas critiquer cyniquement tout ce que fait le gouvernement.

Source
The Independent (Royaume-Uni)

« Freedom from terrorist attack is also a human right », par David Blunkett, The Independent, 12 août 2004.