En nommant Condoleezza Rice au département d’État, George W. Bush nomme sa plus loyale conseillère dans l’administration la plus déloyale. Toutefois, quels que soient les changements qu’elle ordonnera, la bureaucratie qui règne dans cette institution rend toute réforme presque illusoire.
Mademoiselle Rice va diriger une administration de 47 000 personnes disséminées partout dans le monde et n’en faisant qu’à leur tête. Quand le président a prononcé son discours sur l’« Axe du Mal », des employés du département d’État à Paris et ailleurs se sont empressés d’expliquer à des Européens anxieux que le président n’avait pas vraiment voulu dire « Axe » et qu’il n’avait pas vraiment dit « Mal ». Quand l’administration Bush combattait le terrorisme, le département d’État renforçait le système de visa avec l’Arabie saoudite qui avait permis à 15 des 19 terroristes du 11 septembre de pénétrer sur notre territoire. En outre, des sources « anonymes » du département d’État ne cessent de s’attaquer au président par voie de presse.
Colin Powell a eu le tort de se faire l’avocat de son service dans l’administration Bush au lieu de défendre l’administration Bush dans le département d’État. Il a mené cette politique au nom de la « stabilité ». De toute façon, la plupart des nominations échappent au secrétaire d’État qui n’est même pas en mesure de virer quelqu’un. Le plus efficace des secrétaires d’État fut George P. Schultz qui parvint à faire appliquer la politique de Ronald Reagan par son administration. De son côté, Rice n’a pas été une directrice du National Security Council très efficace et son équipe était largement composée de membre du département d’État et de la CIA. Elle doit renverser cette tendance.
Quoi qu’il en soit, elle a un avantage certain : elle sait qu’elle doit servir le président et pas l’administration.

Source
Washington Times (États-Unis)
Propriété du révérend Sun Myung Moon (Église de l’Unification).

« With Rice at the helm », par Joel Mowbray, Washington Times, 18 novembre 2004.