Dix ans après le génocide au Rwanda qui avait tué 800 000 personnes, le monde n’est pas plus préparé à faire face à ce type de tragédie qu’à l’époque. Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France sont les seuls qui ont une capacité de réaction nécessaire mais, comme en 1994, ils n’ont pas la volonté où les forces disponibles pour intervenir. Il est donc nécessaire de disposer de forces supplémentaires en Afrique pour répondre aux crises du continent.
En 1996, l’administration Clinton a lancé l’African Crisis Response Initiative, dont l’objectif était d’entraîner dix bataillons de soldats africains, et un programme visant à préparer les troupes d’Afrique occidentales à servir en Sierra Leone. Ces programmes ont été trop modestes. Heureusement, une nouvelle initiative a été développée, mais les États-Unis en restent à l’écart. En effet, durant le sommet de l’Union africaine, l’Union européenne a promis de donner 300 millions de dollars pour la création, l’entraînement et l’équipement de cinq brigades africaines régionales multinationales qui devront être capables d’assurer des missions de maintien de la paix simples en 2005 et complexes en 2010.
Le crédit de cette initiative revient principalement aux nations africaines qui ont retenu les leçons de 1994. Cette approche est la bonne et si les troupes sont insuffisantes à long terme, elles permettront une réponse rapide avant de bénéficier d’une autre assistance. Les États-Unis doivent participer à cette politique et faire passer le financement des programmes de Bill Clinton de 15 à 100 millions de dollars par an, c’est moins que ce qui est dépensé chaque jour en Irak.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« To Avoid Calamities, Boost African Intervention Force »,par Michael O’Hanlon et Susan E. Rice, Los Angeles Times, 5 avril 2004.