Les démocraties ont une obligation morale à promouvoir la justice et la liberté dans le monde et cette obligation est rarement aussi importante qu’en Birmanie, un pays dont le régime tue ses opposants, utilise des enfants soldats et du travail forcé et emploie le viol comme arme de guerre. Il y a près d’un an, la junte militaire a mené une violente attaque contre Aung San Suu Kyi et ses partisans. Plus de 1 000 activistes politiques sont encore en prison et trois Birmans ont été condamnés à mort pour avoir voulu prendre contact avec l’Organisation internationale du Travail.
La junte birmane, avec le soutien cynique de ses voisins a annoncé une « feuille de route » pour la démocratie qui semble devoir servir à institutionnaliser le contrôle militaire sur le pays caché derrière un paravent civil qui conviendrait aux démocraties occidentales. Les pressions internationales n’ont pour l’instant rien donné. Il faut donc forcer la junte militaire à amorcer une transition irréversible vers la démocratie. Les démocraties occidentales et les voisins de la Birmanie doivent prendre trois mesures pour soutenir les dirigeants démocratiques légitimes de Birmanie :
 Le président doit signer l’interdiction des importations birmanes votées en juillet dernier. Cette politique devrait être suivie par l’Union européenne.
 Le Conseil de sécurité doit se rassembler et adopter une résolution condamnant les violations des Droits de l’homme et prévoyant des sanctions.
 La Chine, la Thaïlande et l’Inde doivent comprendre que le soutien à la Birmanie nuit à leurs relations avec les démocraties occidentales.
Nous devons en outre demander la libération d’Aung San Suu Kyi et exiger le respect des résultats des élections de 1990.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« A Need to Act on Burma », par Madeleine Albright et John McCain, Washington Post, 27 avril 2004.