Le ministre indien des Affaires étrangères s’est rendu le week-end dernier à Washington pour rencontrer George W. Bush et Condoleezza Rice pour discuter de la Chine, de la croissance économique et des tensions entre l’Inde et le Pakistan. Malheureusement, l’obsession de l’administration Bush pour l’Iran risque de bloquer une initiative majeure en faveur de ces objectifs.
L’Inde et le Pakistan essayent aujourd’hui de dépasser des décennies de méfiance réciproque en coopérant sur un pipeline qui apporterait le gaz iranien en Inde en passant par le Pakistan. C’est un projet qui devrait réjouir Washington, mais la Maison-Blanche et le Congrès pourraient le faire échouer en continuant de faire pression sur l’Iran. Ce pipeline de 1625 miles de long coûterait quatre milliards de dollars et serait le moyen le plus économique d’alimenter en gaz l’Inde occidentale qui a désespérément besoin d’énergie. En échange, le Pakistan engrangerait 600 à 700 millions de dollars annuels en droit de passage en plus des investissements iraniens. Le pipeline est également une grande chance d’améliorer les relations entre New Delhi et Islamabad.
Malheureusement, l’administration Bush ne veut pas de ce projet car elle pense que les sanctions économiques sont le meilleur moyen d’empêcher l’Iran de développer son programme nucléaire bien que ces sanctions échouent à changer quoi que ce soit depuis 26 ans. En réalité, l’Iran a changé sa ferveur religieuse révolutionnaire en nationalisme et les sanctions de Washington ne font que l’alimenter. S’ils veulent empêcher l’Iran de développer un programme nucléaire, les États-Unis doivent au contraire faire comprendre à Téhéran qu’ils sont prêts à soutenir ces programmes de développements économiques pacifiques.
Combattre ce programme de développement en proposant à l’Inde de l’aider à développer ses installations nucléaires alors que New Delhi n’est pas signataire du Traité de Non-prolifération n’est pas la bonne solution.

Source
International Herald Tribune (France)
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New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.

« A Pipeline to Peace par George Perkovich et Revati Prasad, New York Times, 18 avril 2005.
Where U.S.’s Iran fixation is out of place, International Herald Tribune, 19 avril 2005.